Hommage à Jacques Berthier, compositeur et organiste de l’église Saint-Ignace
« Si le Père vous appelle », « Laudate Dominum », « En toi j’ai mis ma confiance », « Nous sommes le corps du Christ », etc… Qui n’a jamais entonné les chants du compositeur Jacques Berthier ? À Paris, l’église Saint-Ignace, dont il a longtemps été l’organiste, lui a rendu hommage le 19 novembre à l’occasion du centenaire de sa naissance.
Dès 1955, à la demande de Joseph Gelineau, Jacques Berthier écrit la mélodie de 51 antiennes des nouveaux psaumes en français. « C’était ma première commande. C’est là que j’ai commencé à travailler pour le P. Gelineau et que je suis vraiment entré dans la composition pour la liturgie. » En 1960, quittant Auxerre, l’orgue de la cathédrale et la mercerie familiale qui périclitait, Jacques Berthier s’installe à Paris où il devient directeur musical des éditions Fleurus et organiste de l’église Saint-Ignace, rue de Sèvres. Il y retrouve Joseph Gelineau, chef de la chorale Hosanna, qui chante le dimanche à la messe de 9h30. Il y restera jusqu’à son décès prématuré en 1994.

Table ronde sur Jacques Berthier le 19 novembre 2023. De gauche à droite : F. Patrick Prétot (osb.), Isabelle Schiffman (musicologue et chef de chœur), Pierre Queval (organiste de Saint-Ignace), F. Pierre Faure sj et F. Claudio (Taizé). © Serge Statopoulos
De plus en plus connu et apprécié dans le milieu de la musique liturgique française, il compose aussi pour de nombreux monastères. Dans les années 80-90, il écrit la musique de plus de 50 chants sur des textes de Didier Rimaud, pour les assemblées paroissiales et de grands rassemblements (Mouvement Eucharistique des Jeunes (MEK), scouts, diocèses, anniversaires ignatiens 1990-91…). Leur collaboration, devenue étroite, est une sorte d’écriture à quatre mains : le compositeur donne son avis sur le texte et propose des modifications qui pourraient améliorer la musique, et l’auteur propose des modifications de la mélodie pour que le texte soit mieux servi… Tout cela se passe à table, crayon et gomme en main, et piano pas loin…
Puis la renommée de Jacques Berthier deviendra internationale à mesure qu’il compose pour les grands rassemblements de jeunes de tous pays à Taizé, à la demande du F. Robert avec qui il collaborera aussi crayon à la main et parfois au téléphone, car le temps pressait.
communauté Pedro Arrupe, Vanves
Cet article a paru dans la revue Échos jésuites (printemps 2024), la revue trimestrielle de la Province d’Europe Occidentale Francophone. L’abonnement numérique et papier est gratuit. Pour vous abonner, cliquez sur ce lien.
En lien avec cet article
Article publié le 15 mars 2024