Le 26 janvier 2024, le Centre Sèvres-Facultés jésuites de Paris a fêté son cinquantième anniversaire et le lancement de l’année jubilaire des Facultés Loyola Paris (ex-Centre Sèvres). Dans son discours, le P. Thierry Dobbelstein sj, Provincial de l’EOF, rappelle l’actualité et la mission fondamentale de cette institution jésuite et sa place dans l’œuvre d’éducation et de formation de la Compagnie de Jésus. Il présente ses vœux pour cet anniversaire en invitant à la confiance dans l’avenir porté par un nouveau nom pour les Facultés.

Mesdames et Messieurs,
Chers frères, sœurs, pères,
Chers pères évêques, Votre Éminence ou cher Jean-Marc,

intervention Thierry Dobbelstein Provincial cinquante ans Facultés Loyola Paris Est-il possible de nous projeter dans 50 ans ? Nous pouvons certes faire un tel exercice d’imagination, mais je doute que nous tombions d’accord sur le résultat de cette projection. En 1974, les fondateurs du Centre Sèvres auraient-ils pu imaginer ce que deviendrait le Centre cinquante ans plus tard ? Pouvaient-ils deviner ce que serait le monde ? Je vous épargne la litanie habituelle des mutations que nous avons vécues et que nous sommes en train de vivre. Auraient-ils pu imaginer ce que serait l’Église de France en 2024 ? Auraient-ils pu imaginer que les frontières de France n’auraient plus guère de pertinence pour les étudiantes et étudiants du Centre cinquante ans plus tard ? Pouvaient-ils imaginer quelle serait la sensibilité ecclésiale et théologique des catholiques du début du XXIe siècle ? Pouvait-on imaginer, il y a cinquante ans, qu’il y aurait un pape jésuite, qu’il s’appellerait François ?

L’Église a beaucoup changé. La Compagnie de Jésus a beaucoup changé également. Je pense qu’elle est devenue plus humble, par la force des choses. Ce n’est pas anodin que notre supérieur général a remis au goût du jour l’appellation Minima Societas, la très petite Compagnie.

Plus humbles certes, mais cela ne nous empêche pas d’être fiers du travail réalisé pendant ce demi-siècle. Fiers de ce qu’est devenu le Centre Sèvres, du travail qui y est effectué aujourd’hui avec ses nombreuses collaboratrices et nombreux collaborateurs.

Je suis heureux quand des professeurs des Facultés jésuites de Paris obtiennent des prix – ce fut encore le cas au cours des derniers mois. J’essaie de ne pas en tirer orgueil, mais je suis heureux quand je vois la diversité des étudiants qui sont formés ici. Que de supérieurs majeurs (jésuites ou autres, parfois même des évêques !) envoient leurs jeunes compagnons à Paris : ils nous confient ainsi leur formation philosophique et théologique. Je suis consolé de voir que ces jeunes étudiants font un bien fou à l’Église de Paris et d’Ile-de-France ; ils en feront davantage encore lorsqu’ils seront de retour dans leur pays ou région d’origine. Il n’y a pas d’orgueil à en tirer mais tout de même un peu de fierté quand un de nos professeurs, et surtout une de nos anciennes étudiantes sont engagés au cœur du Synode sur la synodalité à Rome. Je suis rassuré quand le Centre Sèvres développe des partenariats avec d’autres facultés de théologie à Paris ; nous sommes trop petits pour nous faire concurrence ; c’est heureux quand de tels partenariats se vivent notamment dans les suites à donner à la publication du rapport de la Ciase.

Nous pouvons être fiers des services rendus et qui continuent à être rendus : dans la formation des hommes et des femmes, qu’ils soient religieux ou laïcs, dans la recherche et dans les publications, dans le service de l’Église d’aujourd’hui et de demain.

Tout au long de cette journée, nous nous lancerons des fleurs. Évitons toutefois l’orgueil. Celui-ci serait bien mal venu dans une institution ecclésiale. Pas seulement de par le contexte, mais de manière essentielle car notre mission est simple : elle consiste à être au service de l’Évangile. Celui-ci bannit tout orgueil. Que la fierté que nous nourrirons aujourd’hui – et peut-être aussi pendant cette année, où il nous arrivera d’exagérer certains traits – que cette fierté soit d’abord vécue dans la reconnaissance et dans la gratitude. Bravo à celles et ceux qui ont rendu cela possible pendant cinquante ans ! Merci à vous toutes et tous qui le rendez possible aujourd’hui et demain !

Je sens que le suspense est insoutenable : vous ne savez toujours pas quel est le nouveau nom du Centre Sèvres. Je laisse donc le P. Étienne Grieu sj en révéler le sens. Mais quel que soit le nom, je vous dis : « bonne continuation ! »

P. Thierry Dobbelstein sj,
Provincial d’Europe occidentale francophone,
le 26 janvier au Centre Sèvres

En savoir + sur les 50 ans du Centre Sèvres : 

> « Facultés Loyola Paris : un nouveau nom pour une identité forte »

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