Chaque année, durant l’été, un camp prière-montagne est organisé dans les Alpes par des animateurs ESDAC*. En 2017, « Jonas Montagne » fêtait ses dix ans sur le thème « En tout, vivre la Joie ». Consacrer à Dieu une semaine de vacances en famille n’est pas si habituel. Et pourtant, le camp Jonas Montagne affiche « complet » ! Le P. Michel Bacq sj, de la communauté de Louvain-La-Neuve, et Stéphanie Wéry, organisatrice, témoignent de cette joie.

Jonas Montagne (1) Le camp Jonas Montagne réunit une centaine de participants belges et français : surtout des familles, mais aussi des personnes seules. Âgés de quelques mois à quinze ans, une quarantaine d’enfants et de jeunes très enthousiastes y prennent part. Les adultes vivent des temps de prière et de partage en petits groupes et en plénum le matin. L’après-midi, tout le monde va se promener. La montagne, si belle, régénère : elle élève les cœurs et soulève les pieds ! Une veillée est organisée pour tous en soirée : animations, jeux, chants et danses font régner les rires et la joie. Les journées débutent par la prière du matin, avec les enfants, et se terminent par les complies pour les adultes. Proposée chaque jour, l’eucharistie est, si le temps le permet, célébrée en plein air et même dans la montagne ! Et le sacrement de réconciliation est un temps fort de la semaine.

Les parents ne se retrouvent pas dans le même petit groupe de partage, ce qui favorise l’ouverture à l’inconnu. Chaque temps de prière journalier d’adulte est soutenu par une feuille de prière préparée par l’équipe d’animation. Pour chaque participant, le carnet de prières et de chants est une mine qui se remplit progressivement de mots personnels et de couleurs, selon les âges… Un trésor que l’on ressortira parfois, avec émotion, au fil de l’année.

Pour permettre aux adultes de vivre ces temps de prière et de partage, les enfants sont pris en charge par des animateurs de 16 à 25 ans. Ils cheminent parallèlement à leurs parents : même thème, même questionnement, même démarche. Le tout adapté à leur âge, sous la forme de jeux, bricolages, chants, mimes… Des complicités naissent, des amitiés aussi, sous le regard du Seigneur. Accompagnés par un ou plusieurs jésuites, jeunes et enfants vivent aussi, entre eux, le sacrement de réconciliation.

Jonas Montagne (2) Les jeunes qui prennent en charge les enfants sont loin d’être tous motivés par la foi. Deux membres de l’équipe d’animation sont davantage à leur écoute. Ils organisent des moments de rencontre avec eux avant et pendant le camp. Ces temps ont plusieurs objectifs : préparer le camp et toutes les animations, bien sûr, mais surtout faire connaissance et partager ce qui nous tient à cœur. Ces partages sont d’une grande densité humaine. Les repas sont préparés par les membres d’un foyer de l’Arche de Jean Vanier, aidés d’une religieuse et d’un couple. Leur présence discrète et humble invite chacun à être lui-même. Ils sont aussi toujours là pour un sourire, un coup de main ou une écoute attentive.

Une équipe d’animation bénévole veille à l’organisation tant matérielle que spirituelle. Ses membres se réunissent plusieurs fois durant l’année, ce qui assure sa cohésion. En 2017, l’équipe d’animation était composée de six personnes. C’est Stéphanie, une jeune femme de 27 ans, qui a pris l’initiative de composer l’équipe en demandant l’aide d’un couple ayant déjà participé à ce camp : Isabelle et Grégoire, parents de trois enfants. Ils se sont entourés d’une autre collaboratrice, Françoise, et de deux jésuites, Eric Vollen et Michel Bacq.

Un concentré d’amour et de joie

Jonas Montagne 714x500 Edouard, 17 ans, me partage : « Je suis enfant unique. Mes parents disent qu’ils reçoivent beaucoup de moi. Jusqu’à présent, je m’étais contenté de les croire sur parole. C’est la première fois que je m’occupe d’enfants. Et je réalise que mes parents disaient vrai. Ceux dont la charge nous est confiée nous apportent énormément. Ce qui me frappe, c’est la force du groupe. Dans tout groupe, il y a des gens qui se plaignent. Mais ici, ce ne sont pas eux qui dominent ». J’ai  demandé à Edouard : « À ton avis, à quoi est-ce dû ? » Il m’a répondu : « À la foi. L’union à Dieu suscite la communion entre nous. » Un couple témoigne : « En une semaine, on reçoit un concentré d’amour et de joie. C’est comme un car wash pour le cœur, un cœur wash. Et quand on rentre à la maison, on a un cœur qui déborde de cette joie, on a la tête remplie de chants, on a plein de bonnes résolutions. Et on a envie de remettre un peu de Dieu dans notre vie de famille, on a envie de prier et de garder cette flamme tout au long de l’année. »

Pour aller plus loin :

Il est possible d’expérimenter la dynamique Jonas durant des weekends organisés cinq fois par an au Centre spirituel jésuite La Pairelle, à Namur (Belgique). Ces weekends se déroulent du vendredi soir au dimanche après-midi

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ESDAC = Exercices spirituels pour un Discernement Apostolique en Commun. ESDAC est au service de la communion à accueillir et à construire dans les groupes, équipes, couples, communautés, institutions… ESDAC allie tradition ignatienne et acquis des sciences humaines.

Cet article est issu de la revue Échos jésuites (printemps 2018), la revue trimestrielle de la Province d’Europe Occidentale Francophone. L’abonnement, numérique et papier, est gratuit. Pour cela, merci d’envoyer votre mail et/ou votre adresse postale à communicationbxl [at] jesuites.com.

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