JRS France : point sur le soutien aux réfugiés ukrainiens
Dans cet entretien, Guillaume Rossignol, directeur de JRS France, revient sur les actions menées ces derniers mois par les différentes antennes de JRS France auprès des réfugiés en provenance d’Ukraine. Il souligne notamment le bel élan de solidarité de la part des Français ainsi que la collaboration entre les pouvoirs publics, les grands opérateurs de l’accueil et les acteurs de l’hébergement citoyen.
Que pouvez-vous nous dire sur l’accueil général réservé en France aux personnes déplacées d’Ukraine ?
Il est remarquable de constater qu’en quelques semaines, en France, l’ensemble des administrations s’est mobilisé pour accueillir les réfugiés ukrainiens. L’Europe a proposé rapidement un statut assez protecteur, décliné par la France, qui leur permet de travailler, d’avoir un accès aux droits immédiats, etc. On observe toutefois une forme de tension car les autres personnes demandeuses d’asile ou réfugiées ne bénéficient pas de cet environnement juridique et administratif, favorable et positif en vue de leur intégration.
Quelles sont les actions menées par JRS France pour aider les personnes déplacées d’Ukraine ?
Nous menons trois actions principales : tout d’abord, il s’agit d’apporter des « outils » à tous ceux qui accueillent des réfugiés. Il y a eu un très bel élan de beaucoup de Français pour accueillir ; mais ces derniers sont souvent très démunis sur « comment faire » pour accueillir dans le cadre de l’hospitalité citoyenne. De par son expérience, JRS France propose donc des recommandations pour que l’accueil se déroule dans les meilleures conditions à destination de son réseau ainsi qu’aux particuliers, acteurs publics, centres d’action sociaux et même à l’État.
Quels sont les défis que vous identifiez pour les mois à venir ?
Nous désirons tout d’abord accompagner les personnes qui se sont engagées dans un hébergement spontané, mais qui n’ont pas rejoint une structure. En effet, accueillir chez soi ne s’improvise pas et peut-être exigeant. Cela nécessite d’être formé et soutenu. Une hospitalité citoyenne qui n’est pas bien discernée et accompagnée peut risquer d’être mal vécue, de passer à côté de la rencontre ou rendre la vie collective très difficile.
Enfin, il s’agit de faire avancer la question des conditions d’accueil dignes en prolongeant la dynamique vertueuse pour l’accès d’un statut à toutes les personnes déplacées par force. La crise ukrainienne a favorisé une nouvelle relation entre les pouvoirs publics, les grands opérateurs de l’accueil et les acteurs de l’hébergement citoyen. Nous comptons faire en sorte que cette ouverture améliore l’accueil et l’intégration des personnes ayant un statut plus précaire.
Dans ce contexte, je demeure émerveillé de voir que l’accueil de l’étranger fait naître énormément de solidarités locales entre des personnes qui ne se seraient, autrement, jamais parlé. Cela crée du commun et retisse des liens et une alliance entre nous tous.
Guillaume Rossignol, Directeur de JRS France
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Article publié le 20 mai 2022