Garder l’esprit de la maison malgré les changements
Julie Badiche dirige le centre Laennec depuis un an et demi, après une carrière de 20 ans comme ingénieure. Elle a pris la suite d’une longue tradition de direction jésuite, une transition qu’elle a vécue comme un défi stimulant. « Comment recevoir, faire vivre et transmettre l’état d’esprit d’une maison et la tradition d’un lieu ? », a-t-elle questionné.
Elle a souligné l’importance de s’appuyer sur les étudiants, très attachés à l’histoire et à l’identité de l’institution : « J’ai eu l’impression d’arriver dans leur maison. Ils sont eux-mêmes garants de la continuité de l’esprit de Laennec. »
Une collaboration fondée sur le réseau
Julie Badiche a mis en avant la richesse du réseau Laennec, qui regroupe trois centres en France (Lyon, Paris, Marseille). Ce réseau favorise le partage de ressources, d’expériences et de projets communs : « Ce réseau donne un projet formalisé, des ressources mutualisées et un espace d’échanges sur nos difficultés et nos réussites. »
Elle a également exprimé sa gratitude pour le soutien de la Maison Provinciale et des jésuites présents, même à temps partiel, dans les activités du centre : « Même sans jésuite à plein temps, nous vivons dans un environnement où l’on peut toujours faire appel à des personnes prêtes à aider. »
Une mission de service et de discernement
Au-delà des aspects intellectuels et spirituels, Julie Badiche a insisté sur la dimension pratique de son rôle : « Être directrice, c’est éteindre allumer le chauffage, vérifier le ménage. C’est un travail de service. »
Elle a aussi parlé de son apprentissage du lâcher-prise : « Ce qui m’a aidée, c’est d’essayer de ne pas tout contrôler, mais d’être un rouage au service de la transmission de quelque chose qui existait avant moi et qui existera après moi. »
L’importance d’un accompagnement spirituel incarné
Julie Badiche a témoigné de l’importance de la présence de Pierre de Vial, scolastique jésuite et aumônier du Centre Laennec : « Les étudiants s’inscrivent au Centre Laennec en partie parce qu’ils savent qu’il y aura un accompagnement jésuite. Cela leur donne une véritable visibilité spirituelle. »
Une vocation partagée en famille
Enfin, elle a évoqué le discernement familial qui a accompagné son engagement au centre : « C’est un projet de couple, discerné ensemble. Cette mission m’apporte beaucoup de joie au quotidien, en unifiant ma vie et en m’inscrivant dans la mission de l’Église. »
À travers ce témoignage, Julie Badiche illustre comment collaboration, service et spiritualité peuvent s’entrelacer pour répondre aux défis d’une mission jésuite dans un monde en transformation. Une intervention inspirante qui incarne le thème de l’Assemblée de Province sur la collaboration et les vocations.