La Messe qui prend son Temps fête ses 20 ans

Créée en 1999, la « Messe qui prend son temps » a soufflé ses 20 bougies ce dimanche 6 octobre, au milieu de 400 fidèles de plusieurs générations. Retour sur la spécificité et les origines de cette célébration qui rassemble chaque semaine plusieurs centaines de jeunes en France et à l’international. 

Dimanche 6 octobre, la Messe qui prend son Temps fêtait ses 20 ans. A cette occasion, 400 jeunes de plusieurs « générations MT » se sont réunis à l’église Saint-Ignace pour célébrer l’événement. Le provincial François Boëdec a présidé cette MT anniversaire.

 » Frères et sœurs, réjouissons-nous ce soir, quel que soit notre foi, d’être associés par notre existence, dans ses petits et ses grands moments, au travail de vie et de résurrection que Dieu accomplit dans ce monde. Nous avons reçu un trésor. L’Evangile est ce trésor, une force de renouvellement de nos vies personnelles, de notre Eglise, de notre société. Oui, Seigneur, augmente-en nous la foi. Augmente notre désir d’aimer et de servir, comme toi. Avec Toi, nous ferons de grandes choses. « 

Album FlickR des 20 ans de la MT :

20 ans de la MT - dimanche 6 octobre 2019

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La « MT », c’est quoi ?

Chaque dimanche soir, c’est environ 200 étudiants et jeunes professionnels qui affluent vers l’Eglise Saint-Ignace pour ce qu’ils appellent communément la « MT », la Messe qui prend son Temps. Née à Paris en 1999, la MT a depuis largement dépassé les frontières de Saint-Ignace : Toulouse, Lille, Bordeaux, Lyon…  Mais aussi en Angleterre, Italie, Canada, Suisse…

L’originalité de cette formule : au lieu des 60 minutes habituelles, cette messe s’allonge volontiers d’une demi-heure supplémentaire, dédiée à l’écoute de la Parole, à la prière personnelle et au partage en petits groupes. D’après la spiritualité ignatienne, trois points de méditation sont proposés sur l’Evangile du jour, tout en laissant chacun libre de « sentir et de goûter les choses intérieurement », pour reprendre les mots de Saint Ignace. Objectif : que les jeunes s’exercent à la contemplation et au discernement.

Un temps pour rencontrer Dieu et les autres

Valerio Ciriello sj

Pour Valerio Ciriello sj, coordinateur de la MT, « dans un monde souvent frénétique, les jeunes ont ici le temps et l’espace pour rencontrer Dieu, approfondir la connaissance de sa Parole et la mettre en pratique avec les nombreux autres jeunes avec lesquelles ils se retrouvent chaque dimanche. Ici, on prend le temps pour Dieu et pour les autres, étant donné qu’il n’y a pas de véritable rencontre avec Dieu qui ne passe aussi par la rencontre avec ses frères et sœurs. »

« La MT, c’est l’occasion d’un cœur à cœur avec mon Seigneur. Au milieu d’un quotidien bien animé, quelle joie pour moi d’avoir ce lieu pour faire silence, d’écouter Dieu qui parle au cœur de ma vie, et de m’exercer à mieux reconnaître sa présence au long des jours. » Amélie

La convivialité est ainsi clairement dans l’ADN de la MT : un pot (et parfois un repas) partagé clôt systématiquement chaque célébration du dimanche soir.

Pour faire vivre cette MT, plusieurs équipes d’étudiants et jeunes professionnels sont engagés dans différents pôles : musique, lecteurs, diaconie, etc. Au-delà de ces groupes de jeunes, jésuites et religieuses participent aussi au fonctionnement de la célébration par des possibilités de confessions et une permanence d’écoute.

« Ce que nous apprécions particulièrement dans ce lieu et avec cette « formule » de messe, c’est qu’après la rencontre avec Dieu que chacun vit personnellement, nous avons l’occasion de rencontrer d’autres jeunes et ainsi se sentir en communauté. Nous apprenons également à prier, à réfléchir sur notre engagement et à relire ces temps vécus à la manière de Saint Ignace. » Elodie et Joseph, engagés depuis un peu plus d’un an dans l’équipe « Diaconie »

Les origines de la MT

C’est lors d’une retraite pour jeunes à Manrèse (centre spirituel jésuite à Clamart, 92) qu’est expérimentée pour la première fois l’idée d’une « Ecole de la Parole ». S’inspirant du Cardinal Martini sj qui avait mis cela en place à Milan depuis le début des années 1980, et dans le sillage de la lectio divina, l’Ecole de la Parole permet de prendre le temps de méditer en silence la Parole de Dieu, les uns à côté des autres, à l’image de ce qui se vit à Taizé.

En 1999, sur la demande du Provincial de renouveler la pastorale des jeunes à Saint-Ignace et se basant sur cette expérience à Manrèse, sont ainsi lancées des « Messes à l’écoute de la Parole ». Cette manière de prier l’Ecriture à l’intérieur d’une messe est ensuite proposée chaque dimanche soir à 19h00. « La messe à l’écoute de la Parole » devient peu à peu la « Messe-qui-prend-son Temps » selon l’expression spontanée d’une participante.

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