La vie religieuse, témoin de la gratuité de Dieu : témoignage de Afonso Espregueira sj sur la session de vie religieuse 2024 aux Facultés Loyola Paris
Du 19 au 22 février 2024, les Facultés Loyola Paris ont accueilli 235 religieux et religieuses pour la session annuelle de la vie religieuse sur le thème « La vie religieuse, témoin de la gratuité de Dieu ». Afonso Espregueira sj, jésuite étudiant (« scolastique ») portugais en premier cycle de théologie aux Facultés Loyola Paris, y a participé et témoigne de ce qu’il a vécu à l’occasion de ce rassemblement.
La joie se lisait sur les visages des 235 religieux et religieuses en sortant de la session annuelle qui se déroulaient du 19 au 22 février aux Facultés Loyola Paris. Grâce aux interventions de religieuses et de plusieurs jésuites, tous ont pu réfléchir sur le thème de « La vie religieuse, témoin de la gratuité de Dieu », à partir de trois axes principaux : l’appel, la forme de vie et la mission. La session a été nourrie aussi par la prière commune au début de chaque journée et par l’eucharistie à l’église de Saint-Ignace, à proximité.
Au long de la semaine, la recherche de la gratuité nous a fait traverser différents lieux : le monde d’aujourd’hui, où elle n’est pas toujours facile à trouver ; la Bible, où la gratuité de Dieu est bien présente, mais où celle de l’homme est moins évidente ; ses diverses manifestations autour du monde, selon les cultures ; la vie communautaire, lieu de gratuité, mais aussi de combat quand les relations sont difficiles, d’où l’importance du pardon ; la vie religieuse même, qui est d’abord une grâce de Dieu ; la mission, où on devrait la donner à goûter ; la liturgie, qui célèbre précisément le don gratuit de Dieu.
Je ne peux pas ici entrer dans tous les détails, mais, en guise de reprise, je retiens que Dieu se donne gratuitement et s’en rendre compte nous amène à la gratitude, à la louange et à une réponse généreuse, sous la forme d’offrande de soi-même pour en témoigner. Mais il nous faut être vigilants et cultiver la proximité avec Dieu, pour ne pas tomber dans la marchandise des dons, de telle manière que nous cherchions Dieu-même et non ses dons, le Dieu des consolations et non les consolations de Dieu. Seule une telle intimité fera de nous des religieux à l’amour brûlant, vraiment prêts à « louer, faire révérence et servir à Dieu » (Exercices spirituels, 23), à travers des gestes de gratuité dans le monde.
Cette manière de procéder, joyeuse et passionnée de Dieu, de la vie et de la mission, j’en suis convaincu, suscitera des questions chez ceux qui croisent un tel témoin heureux, même s’il ne mentionne jamais explicitement le nom de Dieu : « D’où vient sa joie, sa liberté, sa générosité, sa gratuité… ? », pourront-ils se demander. En cherchant des réponses à ces questions, une quête pour une vie bonne et qui a du sens sera en train de commencer. Être témoin de la gratuité de Dieu est donc d’abord et surtout d’être uni à Dieu. Cela transpire, déborde et provoque la curiosité. Finalement, n’est-ce pas cela qu’on désire quand on entre dans la vie religieuse ?
Afonso Espregueira sj,
jésuite étudiant en premier cycle de théologie aux Facultés Loyola Paris
communauté Saint Pierre Favre à Blomet (Paris)
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Article publié le 22 février 2024