La vocation du JRS Belgium

Le JRS fait figure de jeunet quand on le compare aux vénérables centenaires que sont par exemple la Croix Rouge ou Caritas. Que dire alors du JRS Belgium, qui fêtera ses vingt ans en 2021 ?

Façade d'un centre fermé en Belgique

Façade d’un centre fermé en Belgique

Notre fondateur, Eddy Jadot sj, a, dès l’origine, fait le choix d’accompagner, servir et défendre les droits des réfugiés et migrants forcés, détenus en centres fermés. Nous sommes restés fidèles à son intuition, dans le droit fil de la tradition jésuite qui invite à aller là où les autres ne vont pas, vers les plus vulnérables et les plus exclus. Et les centres fermés sont, assurément, des lieux où se condensent désespérance et impuissance, pour ne pas parler d’inévitables violations des droits fondamentaux.

Nos visiteurs en détention ne sont pas des aumôniers. S’ils n’ont pas de mission pastorale, ils sont, bien sûr, libres de répondre aux interpellations des personnes avec lesquelles ils sont. L’occasion de découvrir quelques perles, comme ce témoignage d’Eddy Denckens à la suite de ses visites au centre fermé de Merksplas (Province d’Anvers) :

« Un Algérien de cinquante ans sauve la vie d’un jeune Palestinien désespéré et devient comme un père pour lui. À la fin d’une visite, il nous dit sa foi : « Vous aussi, vous allez au paradis ». C’est ce qui le motive à continuer à croire, contre toute évidence, en un avenir, pour lui-même et pour ces autres anonymes numérotés. Par cette solidarité, un endroit ténébreux – un centre fermé – devient, un peu, ciel sur terre. C’est un privilège de pouvoir chaque semaine faire une visite au paradis… »

Groupe de bénévoles du JRS Belgium

Groupe de bénévoles du JRS Belgium

L’année 2019 a été un tournant. Le JRS Belgium a confirmé sa vocation initiale à devenir un centre d’expertise concernant la détention administrative, au risque d’une certaine austérité : notre présence en détention est, par nature, pénible et peu visible. Et, nous n’avons pas la possibilité d’offrir ni à notre public cible ni à nos volontaires des projets conviviaux hors les murs… L’urgence était donc de mettre en place des mesures de soutien à l’équipe, de définir une politique de volontariat, de structurer notre travail de plaidoyer et de communication. Nous nous sommes, toutefois, autorisés une réelle ouverture hors détention, à savoir un engagement résolu en faveur d’alternatives à la détention.

Ainsi, à l’automne, le projet pilote ‘Plan Together’ a été lancé. Il prévoit d’offrir à des familles à risque de détention un accompagnement qui s’intéresse à la globalité des personnes, en vue de trouver des solutions durables à leur situation migratoire. De manière inattendue, la catégorie d’alternative à la détention s’est vu remise au rang des options politiques envisagées par notre nouveau gouvernement fédéral, et le Secrétaire d’État à l’asile et à la migration a déjà fait part de son intérêt pour notre projet pilote. Après plusieurs années de communication brutale – voir provocatrice – au service d’une politique inhumaine, la perspective de renouer le dialogue et même des relations de collaboration avec le pouvoir fédéral nous redonne du cœur à l’ouvrage.

Baudouin Van Overstraeten (Directeur JRS Belgium)

Baudouin VAN OVERSTRAETEN (Directeur JRS Belgium)

Pour en savoir plus 

> La lettre que Marc Desmet sj, Supérieur régional ELC, vient de publier à l’occasion des quarante ans du JRS et dans la perspective des vingt ans du JRS Belgium, est un beau cadeau !

> Abonnez-vous à notre la Newsletter trimestrielle du JRS Belgium.

> Sur les alternatives à la détention.

> Sur le projet ‘Plan Together’.