Le 26 septembre, journée d’hommage aux jésuites décédés pendant le confinement
Une journée d’hommage a eu lieu le 26 septembre 2020 à la mémoire des jésuites décédés pendant, ou juste avant, le confinement, certains emportés des suites de l’épidémie de Covid-19, d’autres de leur grand âge.
A l’occasion de cette journée d’hommage, une messe a été célébrée en leur mémoire en l’église Saint-Ignace à Paris, présidée par le P. François Boëdec, Provincial, en présence de membres des familles et d’amis des défunts ainsi que des jésuites de la Province.
Hommes de foi, intellectuels, personnalités engagées, éducateurs, accompagnateurs et prédicateurs, ils sont partis de manière trop rapide, sans que leurs familles, leurs amis et leurs compagnons jésuites aient pu prendre le temps de leur dire “adieu” et “merci”.
Cette journée était ainsi l’occasion d’un hommage collectif pour ces vies consacrées à Dieu, à l’Église, à la Compagnie de Jésus.
Toutes les communautés jésuites se sont associées à cet hommage par un temps de prière ou une eucharistie célébrée localement.
Ce soir, frères et sœurs, nous rendons grâce à Dieu pour nos compagnons : Dany, François, Pierre, Louis, Christian, Michel, Gérard, Xavier, René, Adrien, Guido, Henri, Michel, André, Philippe, Claude, Maurice, François, Charles, Jacques, Vincent.
Ces hommes, qui avec leurs limites et leurs défauts, ont pris au sérieux cette aventure, ont désiré mettre au cœur de leur vie le Christ, et nous ont aidés, parfois sans le savoir, à croire, à nous engager, à comprendre, à servir, à risquer, à être fidèles, à aimer. Ils ont été signes du Royaume.
Chacun était unique, et il n’y a pas eu deux parcours identiques, chacun avait son tempérament, parfois rugueux, toujours pudique. Leurs départs, parfois si rapides, nous ont tous plongés, familles, amis, jésuites, dans la tristesse. Ils nous ont fait prendre davantage encore la mesure des liens qui nous unissaient à eux, et ce que nous avons reçu d’eux.
Et ils nous ont fait éprouver, à nous jésuites, alors même que, le plus souvent, nous ne pouvions être physiquement proches d’eux, combien nous formons un corps. Un corps qui vit de ses membres. Un corps où nous sommes reliés les uns et les autres par ce même appel et ce même trésor. Et qu’il importe que nous prenions toujours soin de ce qui nous lie.
Frères et sœurs, que notre action de grâce ce soir, nous ouvre, comme l’homme de la parabole, à la joie. La joie d’être aimés, d’un amour qui rend libres et ouvre l’avenir. Nous partagerons ainsi ce que vivent désormais pleinement nos compagnons qui sont entrés « dans la joie du maître ». Lire l’homélie du Provincial
Pour permettre au plus grand nombre de s’associer à cette célébration, et compte tenu du nombre de places limité dans l’église, la célébration a été retransmise en direct. Elle est accessible en replay sur le compte YouTube des jésuites EOF.
> Retrouvez leurs portraits et leurs parcours de vie
Ces compagnons ont été des pasteurs, missionnaires (en Europe, à Madagascar et en Inde), aumônier d’hôpital, aumônier et accompagnateur de communautés religieuses, accompagnateur du Mouvement Chrétien des Cadres et dirigeants (MCC) et de la Communauté de Vie Chrétienne (CVX), aumônier militaire, aumônier de prison, aumônier des forains… Ils ont été accompagnateurs et prédicateurs de retraites. Ils ont été chargés de cours, maîtres de conférence, professeurs, recteur et président d’institutions universitaires. Ils ont été rédacteurs en chef, hommes de média, traducteur et spécialiste du monde russe, au service du gouvernement de la Province, comme vice-provincial et provincial (en France comme en Belgique). La liste est longue, elle est loin d’être exhaustive. Ensemble, ils témoignent de la diversité des manières par lesquelles la Compagnie de Jésus essaye de travailler au service de la mission du Christ.P. François Boëdec, Provincial
Prière
Béni sois-tu, Dieu notre Père
Pour les dons et la grâce que tu leur avais confiés,
Pour le service et la louange que tu as reçus d’eux,
Pour le désir du royaume éveillé par l’Esprit en leur cœur,
Pour la confiance en ton pardon plus forte que leurs échecs,
Pour la communion que, dans le Christ, tu maintiens entre eux et nous,
Pour la prière que tu reçois d’eux en notre faveur.
Réflexion du P. Sylvain Cariou-Charton, Supérieur de communauté
Le P. Sylvain Cariou-Charton a été supérieur de la communauté de Vanves, où se trouve l’ÉHPAD Maison Soins et Repos. Il a accompagné jusqu’à leur dernier souffle de nombreux compagnons. Son témoignage personnel, pudique et poétique, est source d’inspiration et de consolation.
Chaque mort est un mystère. S’en approcher dans l’expérience de l’accompagnement de la fin de vie revient à fouler une terre sacrée. On y demeure pieds nus par respect et à distance. Car celui qui se consume entre dans un Mystère incommunicable à celui qui demeure.
Mais comment parler lorsque l’espérance d’être sauvé est encore bien ancrée dans les cœurs ? Il me semble qu’un homme ne meurt pas « bien volontiers ». Ce qu’il désire, c’est d’être vivant jusqu’à l’accomplissement. Lire la suite
(Crédit Photo église Saint-Ignace : Tony Hieu)
Article publié le 26 septembre 2020