Le Caousou, cet établissement jésuite toulousain depuis 1874,  va vivre une année très particulière. C’est dans la joie que s’est ouverte le 6 octobre dernier, une année jubilaire pour l’anniversaire de ses 150 ans. Pour cet événement de taille, un thème a été retenu et choisi, celui de « la construction », accompagné d’un slogan : « Le Caousou a toujours besoin de nouvelles pierres, apporte la tienne ! »

Lancement d’une année jubilaire

Caousou 150 ans Le Caousou ayant ouvert ses portes un 6 oct 1874, il allait donc de soi de lancer l’année jubilaire un 6 octobre également. C’est donc par un grand rassemblement avec l’ensemble des élèves de la maternelle au BTS, ainsi que les professeurs et les membres du personnel que s’est ouverte cette année de fête qui célèbre les 150 ans de l’établissement.

A la suite de quelques chants, dont un nouvel hymne du Caousou composé pour l’occasion, une pièce de théâtre sur l’histoire du Caousou intitulée « les bâtisseurs d’espérance » (écrite par les soins de la directrice pédagogique Véronique Bernard et avec la collaboration précieuse du P.Pascal Gauderon sj), a été jouée par des professeurs, des personnels et des élèves qui se sont fort bien prêtés au jeu !

Des choristes et musiciens ont merveilleusement agrémenté la pièce d’un « Ad majorem dei gloriam » et d’un superbe et émouvant « Ave Maria », le Caousou ayant été le premier établissement dédié à la vierge immaculée. Nous avons à cette occasion exposé la magnifique maquette du Caousou en légo qui a été entièrement réalisée pour l’occasion des 150 ans par des élèves, sous la houlette d’un élève de 1ère. Elle est pratiquement achevée !

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Un film de cette cérémonie d’ouverture, réalisé par des élèves, est en cours de montage, et nous avons aussi prévu d’éditer le livre de la pièce avec des illustrations anciennes et des photos.

Une grande messe aura lieu le 8 décembre 2023, fête de l’Immaculée conception, ancien nom du Caousou.

Comme autres manifestations prévues dans l’année, un concert de chant de musique sacrée contemporaine aura lieu le 7 mars 2024 à la grande cathédrale Saint-Étienne de Toulouse, avec une participation des élèves de la chorale du Caousou.

150 ans Caousou Toulouse (1)
150 ans Caousou Toulouse (2)

Au cours de l’année 2024, nous vivrons aussi dans nos murs une « semaine jésuite » la première semaine d’avril ; aussi, de nombreuses animations auront lieu tout au long de la semaine (escape game dans la ville autour des lieux jésuites dans Toulouse, ou un escape game dans le Caousou, représentation de la pièce de théâtre « Les bâtisseurs d’espérance », concert d’élèves, cours coanimés profs et jésuites, manifestation autour du grand concours d’éloquence qui a lieu chaque année avec les 1ères et les terminales, conférence (« foi et science en terminale »)etc… et notamment  notre fameuse Marche de la Solidarité de 20 km le long du canal qui sera revisitée pour l’occasion.

Histoire du Caousou

Avant le Caousou, les élèves de Toulouse et des régions méridionales qui voulaient intégrer les grandes écoles du gouvernement, comme St Cyr, Forestière ou Polytechnique, étaient obligés de s’inscrire à Ste Geneviève à Versailles, établissement qui, malheureusement, ne put rapidement plus les accueillir. C’est ainsi que le père provincial demanda l’ouverture d’une classe prépa au collège Ste Marie de Toulouse.

Mais très vite les locaux furent trop petits et l’achat d’un grand domaine isolé, presque en bordure du canal du Midi,  de 8 hectares et demi, appelé « Le Caousou », fut envisagé. Le nom original du Caousou provenait soit de l’étymologie du mot caou signifiant la « chaux » de l’ancien four à chaux présent sur le domaine, soit de celle du mot caus qui désignait un « trou, une cavité » en raison de la proximité de l’aqueduc de Guilheméry, ou bien encore de l’origine du mot caoucco ayant le sens de « petite chouette » qui étaient nombreuses dans le domaine.
Hélas, son propriétaire, le chanoine d’Antin de Vaillac, mit des années à accepter la vente, malgré l’appui de l’archevêque de Toulouse lui-même, monseigneur Desprez. Mais grâce, dit-on, à l’intercession de la Ste Vierge qui exauça les prières du bon père Servière  parti en pèlerinage à Lourdes, la vente eut lieu le 31 juillet 1872. La première pierre, dans laquelle étaient incrustés un fragment du roc de la grotte de Lourdes et un morceau de marbre extrait des catacombes romaines de St-Calixte, fut bénie par Monseigneur Desprez Le 28 mars 1873. Le nom de l’Immaculée Conception fut donné à cet établissement, afin d’honorer le vœu fait à la Sainte Vierge qui avait entendu les prières à Lourdes…

Les travaux furent terminés en 18 mois seulement, et l’Immaculée Conception ouvrit ses portes aux élève des classes préparatoires des grandes écoles, St Cyr notamment, le 6 octobre 1874 , avec comme  devise : Religione, Scientia et Armis. Ce fut L’âge d’or jusqu’en 1880 : très vite l’établissement obtint d’excellents résultats. Mais l’expulsion des jésuites des établissements scolaires n’épargna pas le Caousou qui vécut des heures noires jusqu’en 1890, puis retrouva dès 1894 la gloire de ses débuts. Nombre d’élèves se firent dans maintes carrières une place éminente : prêtres, prélats, évêques, journalistes, juristes ou magistrats, médecins, apôtres terriens, députés ou ingénieurs. Puis la funeste loi de 1901 des « Associations » obligea de nouveau le Caousou à contraindre tous les pères de quitter l’établissement…

Pendant la Première Guerre mondiale , le Caousou fut affecté comme hôpital militaire pendant 5 ans. Malgré la lutte incessante pour la liberté de l’enseignement libre, la fin de l’année 1920 vit la confirmation de la spoliation du domaine. Heureusement, les anciens élèves se  mobilisèrent de nouveau , créèrent la société civile immobilière du sud-ouest constituée en 1922, et le 7 juillet 1923, le Caousou fût racheté pour la somme de 1 300 000 Francs, et les meubles et la bibliothèque pour 240 000 Francs. Les traces de l’occupation militaire furent effacées et le Caousou put rouvrir ses portes pour la rentrée 1923. Le nouveau « collège » pouvait renaître encore plus fort : succès universitaires, littéraires et sportifs se succédèrent, ainsi que les voyages…

En 1931, une plaque du monument aux morts fût inaugurée, et en 1938 c’est la construction d’une grande chapelle pour laquelle fût acheté l’orgue du cinéma royal ! Après la Seconde Guerre mondiale, de nombreux travaux furent effectués, un petit stade fût créé ; les chambres des pères cèdèrent progressivement la place à de nouvelles classes, des labos furent aménagés, et de nouveaux dortoirs furent construits en 1969.
Pendant très longtemps, l’internat n’était pas mixte, les filles étaient logées sur le site de Sainte-Croix, au 79 de l’avenue Camille Pujol, devenu « le Petit Collège » pour les classes primaires au moment de la fusion avec le Collège en 1988. Malheureusement, un incendie nocturne en avril 1986 emporta tout le haut du bâtiment, ce qui permit de construire un 3è étage avec les salles d’arts plastiques, de musique, un CDI et une Chapelle qui domine tous les toits de Toulouse et des salle multimédias pour les étudiants du BTS de géomètre-topographie.

Aujourd’hui, le Caousou compte plus de 2000 élèves, et continue de s’ouvrir sur le monde et sur les autres dans une belle dynamique de projet.

Véronique Bernard,
Directrice Pédagogique et Responsable du Cycle Terminal au Caousou