Le côté obscur des vaccins – La chronique du P. Marcel Rémon sj

Dans sa chronique économie de la matinale de la radio RCF, le P. Marcel Rémon sj, directeur du Ceras, alerte sur la dimension géopolitique de la vaccination, quand certains pays achètent plus de doses que nécessaires, ralentissant l’accès au vaccin pour les pays pauvres.

Ecouter le chronique éco complète « Le côté obscur des vaccins », du P. Marcel Rémon sj, sur RCF. 

Les dessous de la géopolitique vaccinale

Marcel Rémon jésuite - Ceras « Si on nous rebat les oreilles avec le nombre de doses, les problèmes logistiques ou la comparaison entre les pays pour savoir qui est le bon élève, rien ne transparait – ou alors très peu – sur les dessous financiers de la nébuleuse vaccinale. » On observe notamment cela au niveau de la Commission européenne, souligne le P. Marcel Rémon sj. « Pourtant ce sont en grande partie des fonds publics qui ont payé la recherche et le développement, les capacités de production et également les achats de vaccins. »

« Dans la guerre sanitaire, les conditions d’achat des vaccins sont devenues un véritable secret défense. Il y a clairement une géopolitique vaccinale. Les Chinois, les Russes, les Américains ou les Européens comptent bien utiliser les vaccins pour renforcer leurs présences sur tel ou tel continent.

Y a-t-il une nouvelle forme d’ingérence des pays les plus puissants ?

« A défaut d’une véritable ingérence, explique le P. Marcel Rémon sj, on observe tout de même une claire primauté des pays riches sur les pays pauvres. Différentes associations regroupées dans une organisation qui s’appelle People’s Vaccine Alliance dénoncent le fait que les pays riches achètent davantage de dose que nécessaire, ralentissant ainsi l’accès des populations pauvres aux vaccins. Cette Alliance demande à tous les fabricants de vaccins de partager la propriété intellectuelle et les technologies. Elle demande à ce que les vaccins Covid-19 soient distribués en fonction des besoins et soient gratuits pour les publics. »

Un « échec moral » ?

Le 18 janvier, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur générale de l’Organisation Mondiale pour la Santé (OMS) a déclaré : « Le monde est au bord d’un échec moral catastrophique et le prix de cet échec sera payé par les vies et les moyens de subsistance des pays les plus pauvres du monde. 39 millions de dose de vaccins contre le Coronavirus ont déjà été administrées dans au moins 49 pays riches. Dans le même temps, seulement 25 doses ont été administrées dans un des pays au revenu le plus bas. »

Quid du Fonds de solidarité internationale ?

« L’OMS a créé le COVAX, un programme pour distribuer gratuitement 700 millions de doses. Mais, souligne le P. Marcel Rémon sj, cela ne couvrira que 10 % de la population des pays les plus pauvres. »

« Tout cela me rappelle le propos de Gandhi : ‘Ça ne sert à rien de donner du poisson à un pauvre si tu lui interdis d’apprendre à pêcher.’ Le poisson est une marchandise. L’art de la pêche est un bien commun. Le transfert des connaissances est vital et essentiel. La lutte contre le Coronavirus aurait pu développer notre sens du bien commun pour toute l’humanité. Mais je dois l’avouer, elle a exacerbé une vision marchande de la santé. »

Pour aller plus loin

> Ecouter le chronique éco complète « Le côté obscur des vaccins », du P. Marcel Rémon sj, sur RCF.

> Découvrir le Centre de Recherche et d’Action Sociale

> Participer à la Session annuelle du Ceras en visio, du 1er au 4 février prochains

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