« Le pari de l’interculturalité » : retour sur la table ronde organisée par JRS France en avril 2023
L’interculturalité est un subtil équilibre… Comment oser la rencontre ? Comment comprendre et dépasser les écarts culturels ? Les réponses à ces questions ont fait l’objet d’un livre publié par JRS France (le Service jésuite des réfugiés) et d’une table ronde organisée à l’occasion de son lancement le 24 avril 2023. Pierre-Alexandre Collomb sj a participé à cette soirée et partage son ressenti.
Lundi dernier, le Centre Sèvres bruissait d’une étonnante effervescence. Ce n’est pas tous les jours que JRS France présente un livre. Sauf erreur, c’était même la première fois ! Fruit de quatre années de relecture sur le sujet et d’ateliers pratiques, la publication des Éditions jésuites s’intitule Le pari de l’interculturalité.
Pour l’occasion, une table-ronde s’est tenue avec les auteurs Blandine Le Bourgeois et Pauline Blin, Jam l’illustrateur d’origine iranienne et des invités comme Elena Lasida, professeur d’économie durable à l’Institut Catholique de Paris (ICP), Michel Sauquet formateur en communication interculturelle et Alain Régnier, délégué interministériel en charge de l’accueil et de l’intégration des réfugiés.
J’ai été frappé par la franchise de Véronique Albanel, présidente de JRS France. Depuis quinze ans, des familles reçoivent des réfugiés dans le cadre du programme Welcome et cette expérience est l’objet de déplacements forts et réciproques. « La rencontre interculturelle n’est pas seulement possible ou souhaitable, elle est une expérience d’ouverture nécessaire et fondamentale pour vivre ensemble » affirme-t-elle. Il ne s’agit pas de minimiser les difficultés de la rencontre, au nom même de la crédibilité de cette rencontre. Au contraire, cette rencontre requiert d’identifier les fondamentaux où un compromis est possible mais aussi ceux sur lesquels il n’est pas possible de transiger. « Il faut être lucide sur nos fondamentaux et bienveillants sur le reste » ajoute-t-elle.
Les différentes interventions ont décliné les enjeux multiples de cette rencontre. Je retiens notamment le rappel important que la différence culturelle est toujours réciproque, ainsi que l’invitation à poser de manière juste le rapport à l’autre sans se mettre ou le mettre sur un piédestal.
Nul doute que les communautés jésuites et bien d’autres tireront profit de la lecture de cet ouvrage, pourquoi pas comme base de discussion pour une réunion. L’intergénérationnel est déjà le lieu où expérimenter le pari de l’interculturalité. Osons ce pari !
Pierre-Alexandre Collomb sj,
Communauté Saint Jean de Brébeuf (Assas-Paris)