Expérimenter l’amitié et la spiritualité avec le MEJ
Chaque année, le Mouvement Eucharistique des Jeunes (MEJ) organise des camps d’été qui réunissent près de 1 200 jeunes. Le P. Xavier Roger sj, ancien aumônier national, présente cette expérience très riche pour les jeunes participants mais aussi pour tous les animateurs qui s’y investissent.
Les camps d’été du MEJ durent entre 10 et 17 jours selon les groupes d’âges (7 à 10 ans, 10 à 13 ans, 13 à 15 ans et 15 à 18 ans) et se déroulent habituellement dans 35 lieux en France et en trois lieux en Belgique. Le succès étant au rendez-vous, le MEJ a augmenté en 2022 le nombre de camps proposés, passant de 24 à 33 camps, afin d’accueillir plus de jeunes.
Une bienveillance recherchée
Aujourd’hui, les camps restent pour les jeunes un moment phare dans leur année. Ils viennent s’y ressourcer. Lorsque nous leur demandons ce qu’ils y trouvent, outre les « super, c’était génial », beaucoup évoquent la bienveillance qu’ils y expérimentent. Voulue comme une valeur essentielle du MEJ, cette bienveillance permet aux jeunes de prendre un bol d’air où ils éprouvent la profondeur de relations de confiance. Cette expérience est libératrice, tant leur année est traversée par le souci de la popularité ou par l’inquiétude des jugements. Au début d’un camp, les jeunes savent qu’ils peuvent se reposer sur cette bienveillance. Elle est toujours à gagner au début ; les plus anciens veillent à ce qu’elle soit transmise.
Une spiritualité de l’amitié
Si cette attitude transparaît, elle est portée par la spiritualité et la pédagogie ignatiennes. La vie en grand groupe, en petits groupes de six jeunes (afin que les jeunes puissent bien s’exprimer) et en temps personnel rythment le camp. Les jeunes apprennent, au fur et à mesure que les jours avancent, à prendre confiance et à éprouver leur capacité à se lier, à parler davantage librement et personnellement de leur vie et de leur foi.
Une source essentielle pour que cela se produise est le désir du MEJ de fortifier en chacun d’eux l’amitié avec le Christ en puisant ses fondements dans la spiritualité ignatienne, un savant mélange entre fête et intériorité, entre amitié et relation personnelle au Christ.
Cela se bâtit grâce à des temps de prières personnelles et communes, par la possibilité de vivre des démarches de choix (2) ou encore par des célébrations dans lesquelles ils participent allègrement. Se crée ainsi un climat « d’amitié dans le Seigneur », véritable sel pour que les jeunes déploient davantage encore leurs talents et leur énergie dans les activités du camp : jeux, veillées, activités sportives, services, spectacles, etc. Le spectacle proposé à Namur, durant l’été 2017, pour célébrer la création de la nouvelle Province d’Europe occidentale francophone, en a été un bel exemple.
Des Exercices spirituels pour les jeunes
Les camps MEJ portent ainsi une tradition et une culture fortes. Nous pourrions dire qu’ils sont, à leur manière, les Exercices spirituels pour des jeunes. Ceux-ci en reviennent souvent profondément changés, à l’étonnement de leurs parents et de leur entourage. Cette transformation s’enracine parfois dans un choix et une décision concrète pour faire un pas de plus dans la foi. Pour que les camps ne soient pas qu’une parenthèse, le relais d’une équipe MEJ durant l’année, d’une équipe d’aumônerie ou encore la possibilité d’un accompagnement spirituel transforment plus durablement l’essai.
Les défis pour aujourd’hui
Aujourd’hui, le MEJ cherche donc à donner aux jeunes une ossature humaine et spirituelle. C’est un défi et un appel ardent qu’adresse le pape François à l’Église pour accompagner des jeunes à discerner librement leur vocation à la suite du Christ. C’est dans cette veine que le synode des jeunes a été lancé. Que les jeunes trouvent en Dieu leur dynamisme est un défi qui rejoint pleinement le MEJ.
C’est aussi un autre défi pour nous de rassembler les forces, notamment ignatiennes, pour que se poursuive cette mission. Ce défi, la Province jésuite le porte avec d’autres (CVX, MAGIS, paroisses, etc.). Il demeure que nos ressources humaines sont parfois faibles, alors que les animateurs de camps sont ceux qui en garantissent la qualité et la pérennité. Toute aide est donc précieuse !
> Inscrire son enfant à un camp d’été en France
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Présentation vidéo des camps MEJ 2020
Témoignages d’animateurs : « Être bénévole pour grandir en bienveillance »
- Ce que je vis en camp MEJ
Ce que je vis en camp MEJ est spécifique à chaque camp, chacun y a sa place dans des séjours diversifiés : camps chantiers, camps marche, camps spectacle, camps avec des personnes handicapées ou réfugiées… Le bénévole peut vivre le camp comme il le veut, puisque chaque rôle est différent : celui qui anime, celui qui écoute, celui qui dirige, celui qui cuisine… En fait, chacun anime le camp à sa façon ! Toujours au service des autres, l’encadrant tend à faire grandir le jeune dans l’amour du Christ. Il montre aux jeunes la bonne voie.
- Ce qui est spécifique
« Le bénévole fait que tout se passe bien, agit en sorte que l’animation soit vivante et joyeuse et que le camp soit fécond en grâces reçues. Le bénévole MEJ s’assure que tout le monde soit à sa place et apporte toujours son soutien aux jeunes pour les aider à avancer en confiance. La sécurité du camp est assurée et l’encadrement bien réglé. »
- Ce qu’un bénévole retire de l’expérience vécue
Le bénévole vit aussi une expérience forte ! Fortifié par l’Esprit Saint dans l’eucharistie vécue et célébrée, il tisse des liens d’amitié avec chaque personne, dans le service des jeunes et de la mission du Christ. Plus concrètement, il anime et dirige les équipes, écoute les jeunes, aide à monter et démonter le matériel, s’occupe du ménage et de la cuisine selon son rôle, et rend service comme tout le reste de l’équipe d’animation. La bienveillance est toujours de mise au MEJ, voilà pourquoi nos camps sont si réussis ! Chacun y a sa place sans ambage.
Ils témoignent
« Animer un camp MEJ, c’est toujours une fête. Une fête, on l’anticipe bien, on la soigne, on la rêve un peu… on passe du temps dans les préparatifs, en pensant aux invités qui vont venir : on les aime déjà en leur préparant cette fête ! Et puis, le moment arrive, et on la vit… à la fois comme on l’avait préparée, intensément, simplement, profondément… et de façon très inattendue, qui nous étonne et nous émerveille ! Un camp MEJ, c’est toujours une joie au delà de ce qui était espéré ou prévu… c’est une expérience de la fête de l’Esprit dans nos vies… » Père Pascal Gauderon sj, animateur de camps Équipes Espérance (15-18 ans)
« Animer un camp MEJ est une expérience unique, qui nous permet de forger des amitiés solides entre animateurs, mais surtout de partager toute notre joie de croire avec des jeunes de tous horizons ! L’occasion aussi pour nous de nous rapprocher du Christ et d’être ses témoins auprès d’eux ! » Marie, animatrice de camps Jeunes Témoins
« Ce qui me pousse à m’investir au MEJ, c’est la rencontre et la découverte de l’autre. Je suis toujours impressionnée des talents de chacun et de la beauté de ce qu’on peut construire ensemble ! C’est l’occasion de découvrir les merveilles que Jésus a mises en chacun. C’est surtout expérimenter la joie de (se) donner : « Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » » Julie, 24 ans, responsable d’une équipe Feu Nouveau (7-10 ans)
> Devenir bénévole pour un camp MEJ,
> Source de l’article : revue Échos jésuites, été 2019. S’abonner gratuitement à la revue trimestrielle.
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Article publié le 19 juin 2019