Les Préférences apostoliques universelles et les écoles jésuites, par Thomas Debrux
Le 22 septembre dernier, les équipes éducatives de la Coordination des collèges et écoles jésuites (1) en Belgique francophone étaient rassemblées à Liège pour une journée de réflexion et de formation autour des Préférences apostoliques universelles (PAU). L’occasion de s’interroger sur la façon dont ces préférences sont vécues dans les établissements jésuites.
Le rassemblement de l’ensemble de nos équipes éducatives à Liège avait deux objectifs majeurs : donner l’occasion à tout membre du personnel de nos écoles de prendre pleinement conscience du réseau que nous formons, à travers notre communauté éducative, autour des valeurs ignatiennes. Le second objectif était de comprendre en quoi les Préférences apostoliques universelles (PAU) de la Compagnie de Jésus constituent un fondement inspirant de notre projet éducatif et pédagogique.
Un fondement inspirant pour nos établissements
La présentation de ces PAU et de leurs enjeux par le P. François Boëdec sj, Provincial, puis par le P. Arturo Sosa, Supérieur général, en message vidéo, était essentielle pour que les enseignants, les éducateurs, les membres du personnel administratif, les directions d’école et les présidents de nos Pouvoirs organisateurs (2), puissent s’approprier ces quatre préférences.
« Ces Préférences apostoliques universelles constituent un horizon pour les jésuites du monde entier et pour vous aussi, collaborateurs dans la mission. Des préférences « universelles » car elles peuvent être vécues que l’on soit croyant ou non », a ainsi souligné le Père général.
Notre attention s’est plus particulièrement portée sur la quatrième, « Prendre soin, avec d’autres, de notre maison commune », avec, notamment, la conférence de Laurent Schumacher, vice-recteur de l’Université de Namur, en charge de la transition écologique. Les conférences ont été suivies de groupes de relecture, d’une vingtaine de participants, animés par les directions de nos écoles ainsi que par les accompagnateurs pédagogiques de notre réseau. Il s’agissait d’entendre les réactions, de partager ce qui se fait déjà et de rêver à d’autres projets. En parallèle, une soixantaine d’ateliers dynamiques et ludiques ont permis de découvrir les talents de nos professeurs et éducateurs : initiation à la boxe ou au chant choral, pratique de l’aquarelle, dégustation de vins… les propositions étaient variées. En alternant relecture et exercices concrets, nous avons ainsi expérimenté une pratique pédagogique pleinement ignatienne.
Thomas Debrux,
Responsable de la COCÉJÉ en Belgique Francophone
> En savoir + sur cet évènement : témoignages de participants, photos et retour sur les ateliers
> En savoir + sur les 4 Préférences apostoliques universelles de la Compagnie de Jésus
Notes
1. La « COCÉJÉ »
2. En Belgique, les Pouvoirs organisateurs sont les équivalents des Conseils d’administration en France.
Extrait de l’intervention du Provincial
« Je voudrais vous inviter à commencer chaque journée par vous rappeler la beauté de votre mission et de votre vocation d’éducateur et d’enseignant : vous êtes acteurs et témoins de la croissance des enfants et des jeunes.
Souvenez-vous de vos propres enseignants et éducateurs qui vous ont marqués quand vous étiez vous-mêmes élèves ; souvenez-vous de celles et ceux de qui vous avez reçu, qui vous ont aidés à être celle ou celui que vous êtes aujourd’hui.
Nourrissez la reconnaissance et l’enthousiasme ».
P. François Boëdec sj, Provincial
> Lire l’intervention en intégralité
« Une boussole commune » : témoignage de la Directrice du collège Matteo Ricci à Bruxelles
Les Préférences apostoliques universelles sont très inspirantes pour nous. Elles servent de boussole commune aux multiples établissements scolaires jésuites. Sentir que tout un réseau contribue mondialement à l’avancée de cette vision, c’est vraiment un beau projet.
Le collège Matteo Ricci a gagné le label éco-school l’année dernière. Toute une équipe très engagée est à l’action avec des professeurs mais aussi des élèves, des plus grands aux plus jeunes. Nous avons ainsi par exemple mis en place un système d’utilisation de la boîte à tartines ou de la gourde, du tri et de la pesée des déchets que l’on pèse deux ou trois fois par an pour évaluer leur diminution. Nous proposons à nos élèves des moments d’intériorité et aussi de relecture. Deux fois par semaine, quinze minutes d’intériorité sont animées par le professeur qui donne le cours de l’après-midi. C’est un moment de spiritualité qui nous guide vers Dieu. Ce n’est pas nécessairement religieux, mais ça amène à une intériorité, une spiritualité. C’est ce que l’on veut que nos élèves puissent développer et apprendre.
Rendre les élèves acteurs de leurs apprentissages, c’est vraiment au cœur de notre projet. Tout est fait pour les rendre plus autonomes, plus responsables, plus engagés, plus conscients. Notre public est un public multiculturel, multiconvictionnel. Certaines familles sont bien à l’aise. D’autres sont parfois en grande difficulté. Nous avons vraiment le souci de les accompagner, de les aider, de les faire grandir, de les mener aussi vers l’excellence. Quand on parle d’excellence, on parle d’excellence académique mais aussi, et surtout, d’excellence en termes de savoir être, savoir-faire, savoir vivre ensemble. Il s’agit de prendre chacun là où il est et de le mener au meilleur de son potentiel. » Anne L’Olivier, Directrice du collège Matteo Ricci à Bruxelles
Cet article a paru dans la revue Échos jésuites (hiver 2022), la revue trimestrielle de la Province d’Europe Occidentale Francophone. L’abonnement, numérique et papier, est gratuit. Pour vous abonner, merci de consulter ce lien.