Noël à l’EHPAD de « La Chauderaie »
Le P. Thierry Lamboley sj a fêté Noël avec les jésuites âgés vivant en communauté au sein de l’EHPAD de La Chauderaie, à Francheville, près de Lyon. Voici le récit des festivités, en compagnie des aînés et de jeunes novices jésuites. « On trinque à l’amitié qui se joue des écarts d’âge. A Noël, tout se relie, comme le ciel et la terre. La joie est pour tous. »
L’affiche est collée sur la porte vitrée : « SÉCURITÉ – Merci de maintenir cette porte fermée verrouillée ». Pas de doute : en période de pandémie, tout est fait pour que le virus ne rentre pas dans la maison médicalisée de nos aînés. Mais, heureusement, la joie de Noël, si ! Et pour qu’elle saisisse les cœurs et les corps, la recette est simple… et gourmande, comme il se doit.
Tout d’abord ne mettez surtout pas un seul sapin, mais plusieurs (au moins deux…). Idem pour les crèches (au moins quatre…). La joie de Noël rejoint même celles et ceux qui ont du mal à s’orienter. Décorez avec moult guirlandes colorées, lumineuses ou sonores, sonorisez aussi un lieu de passage avec des chants de Noël : les aveugles entendront la mélodie de la bonne nouvelle, et les sourds contempleront sa lumière. « Tout être vivant verra le salut de Dieu », avait annoncé le prophète (Luc 3, 6).
Ensuite, pour la veillée, mettez en route tout le monde vers la chapelle. Invitez les novices jésuites pour qu’ils soient de la partie : jeunes et vieux, tous ensemble, chacun à son rythme. Tous les âges diront bienheureuse, celle qui a cru à l’accomplissement de la Parole entendue un jour.
Donnez justement la parole à quelques personnes âgées dépendantes (de la grâce de Dieu) pour qu’elles racontent les merveilles que Dieu accomplit dans leur histoire : les grandes, durant leurs années d’intense activité au Tchad, par exemple, souvent dans le plus grand dénuement, comme les petites ici, à La Chauderaie, où tant de gestes fraternels préparent à la vie pour qui sait voir.
Vient la messe de la nuit (l’obscurité se fait tôt en hiver, inutile d’attendre le milieu de la nuit). Sobre, simple et fragile : comme toute naissance. Rien de mieux que de prolonger le bonheur naissant autour d’un chocolat chaud partagé ou d’un vin doux dégusté. On trinque à l’amitié qui se joue des écarts d’âge. A Noël, tout se relie, comme le ciel et la terre. La joie est pour tous.
Évidemment, le lendemain, un festin rappelle que ce qui s’est joué la veille n’est pas un rêve mais une réalité toujours à accueillir dans nos vies. Foie gras, chapon, morilles, marrons, Saint-Marcelin et bûches en témoignent. La saveur de Noël n’a pas fini de se déployer et de nous étonner. Dieu est bon. Voilà de quoi nous sécuriser, même en ouvrant les cœurs les plus verrouillés.
P. Thierry Lamboley sj
Pour aller plus loin :
> Découvrir la communauté Saint-Joseph à Francheville – La Chauderaie
> Découvrir le dossier spécial « Fêter Noël »