Ordination diaconale de Jean-Baptiste Roy sj le 4 février à Madrid
Actuellement en fin d’études de théologie à Madrid, Jean-Baptiste a été ordonné diacre le 4 février 2023 par Mgr Carlos Osoro Sierra, archevêque de Madrid, aux côtés de onze jésuites originaires de différentes Provinces dans le monde.
« L’alliance des crampons et de l’autel » : récit de l’ordination par Mathieu Flourens sj
Mathieu Flourens, comme Jean-Baptiste Roy, est étudiant en théologie à Madrid. Il partage le récit de ce temps de grâce et de fête autour des ordinations diaconales.
Samedi 4 février, 12 compagnons ont été ordonné diacre à Madrid. Venant de 7 pays (et 6 Provinces) différents, les ordinands ont reçu l’imposition des mains de Don Carlos Osoro, archevêque de Madrid.
Vendredi 3 février, 20h. Dans l’église Saint-François Xavier, dans un quartier simple de Madrid, les futurs diacres se retrouvent avec leurs proches pour un temps de prière suivi d’une collation. Rencontres, salutations ; le grand jour est pour demain.
Samedi 4 février, 11h50. L’église Saint-François Borgia, alias « Maldonado » et fleuron de la Compagnie à Madrid, se recueille. Ils sont environ 900. Dans le cloître adjacent, 90 prêtres et 2 évêques accompagnent les 12.
12h-14h. Procession d’entrée : « Louez le Seigneur, tous les peuples, fêtez-le tous les pays ». Thaïlande et Malaisie, Inde et Roumanie, Italie, et toi aussi Espagne, toi aussi France ! Suivront des lectures dans presque toutes ces langues, la litanie des saints dans une église à genou, l’imposition des mains, la remise des étoles et le revêtement des dalmatiques. Deux heures de célébrations servies par un chœur entraînant et une liturgie ni dépouillée ni pompeuse, simple et priante.
15h-17h. Vin d’honneur et tapas au soleil. Ils sont presque 900 !
17h. Le chemin de la délégation française, petite et soudée, se sépare du reste de la troupe. Nous sommes une dizaine (famille, amis, jésuites français) à partir déambuler dans Madrid quelques heures.
20h30. Nous nous retrouvons dans une pizzeria avec la communauté du collège Nuestra Señora del Recuerdo où Jean-Baptiste vit cette année. Compagnons, famille, amis : le tiercé gagnant !
Dimanche 5 février, 12h. Chapelle du collège du Recuerdo. Notre compagnon, en aube, l’étole en écharpe, entre en procession. Au premier rang, l’équipe de foot qu’il entraîne, encore en maillot après le match du matin. Après l’Évangile, la première prédication : « Nous sommes le sel de la terre, mais qui nous a déjà remercié d’avoir bien salé un plat ? ». Dieu est le vrai cuisinier, le « Chef » (sic) : apprenez-donc à l’imiter ! La célébration est suivie d’un buffet avec les parents et les jeunes de l’équipe de foot et les membres de la communauté. C’est l’alliance des crampons et de l’autel qui se termine en agapè et l’Esprit Saint qui joue à domicile. Nul doute que dimanche prochain, il sera encore plus de la partie !
Retour sur la célébration en vidéo et en images :
Une célébration d’ordination suscite toujours des émotions nombreuses et variées. Il y a tout d’abord, le sentiment de profondeur de l’engagement pris par les jésuites qui sont ordonnés. Respect, admiration et même perplexité face à leur choix. La célébration d’ordination du 4 février 2023 a également éveillé un sentiment d’appartenance ; des jésuites à la Compagnie de Jésus, mais aussi de chacune des personnes présentes, avec le sentiment de faire partie, d’une manière ou d’une autre, de l’Église universelle.
Enfin, comme les futurs diacres l’ont exprimé, une ordination donne lieu à « une gratitude en lettres majuscules », envers Dieu pour l’appel et le chemin parcouru, et envers tous ceux qui les ont accompagnés jusqu’à ce moment.
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> « Les ordinations des diacres marquées par l’universalité de l’Église » : retour sur les ordinations (en espagnol)
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Interview de Jean-Baptiste Roy sj
Que signifie pour toi la vocation jésuite ? Comment cet appel a-t-il germé en toi ?
« Pour moi, la vocation jésuite est un choix amoureux de Jésus et de son Évangile. En suivant Jésus, homme parmi les hommes, à travers ses actions, ses relations, ses paraboles, nous nous rendons compte qu’il prend toujours soin de notre liberté et de notre humanité. « Dieu a créé l’homme parce qu’il aime les histoires » écrivait Elie Wiesel. Eh bien, mon histoire doit être passionnante, c’est-à-dire qu’elle doit trouver et chercher ce qu’il y a de plus humain, et cela vient de Dieu. Toute vocation est avant tout une vocation à la vie dans sa plénitude.
Ensuite, il y a beaucoup d’histoires possibles, mais celle que Dieu souhaite est celle qui nous rend heureux, celle qui renforce notre fraternité les uns avec les autres. Être jésuite, c’est oser être heureux sur ce chemin de vie évangélique, en prenant soin des plus petits et en ayant toujours avec soi le trésor de la Parole de Dieu. Pour un jésuite, cela signifie suivre les pas de saint Ignace et de tous les autres jésuites jusqu’à aujourd’hui. Cela nous donne une certaine manière d’être, de vivre, de servir dans l’Église. Par exemple, un jésuite voit l’Église au service du monde, et non l’inverse ; pour cette raison, un jésuite commence par voir le monde avec bienveillance, car il y a toujours du bien, mais aussi avec compassion car le monde est blessé. Avoir le réflexe de vouloir sauver plus que condamner est très « jésuite ».
Cet appel à être jésuite a émergé en moi grâce aux Exercices spirituels. Cette expérience m’a permis de découvrir qui je suis et la grande valeur que j’ai aux yeux de Dieu. Elle m’a permis de faire un pèlerinage en compagnie de Jésus et de ses disciples, grâce à la contemplation, et j’ai découvert qu’une vie comme celle-ci en valait la peine. Ensuite, cet appel à être jésuite doit mûrir et se confirmer dans la formation. »
Que signifie cette ordination pour toi ?
« Pour moi, c’est comme si cette cérémonie d’ordination avait déjà commencé il y a des années. Le désir de servir en tant que disciple de Jésus et diacre a germé en moi il y a longtemps, puis il a mûri et s’est confirmé à la suite d’expériences et de relations. C’est un processus. Cette ordination n’est ni une arrivée, ni un nouveau départ, mais plutôt un peu des deux ou ni l’un ni l’autre, je ne sais pas. C’est un passage.
Cette ordination diaconale manifeste pour moi la reconnaissance d’une confiance reçue. Si je suis ordonné, c’est grâce aux autres et pour les autres. C’est parce que des personnes comme mon Provincial, ma famille, mes compagnons jésuites, et plus largement, l’Église, pensent que je peux aider au service de l’Église et veulent compter sur moi. Même si j’ai des limites, même si je ne sais pas tout, même si je suis peut-être maladroit, l’Église appelle de telles personnes à servir, et je me sens appelé et disponible pour ce service. »
« Après des études de droit à Paris et une école de commerce à Lyon, je deviens directeur d’un supermarché parisien. Avec 75 employés, sans expérience et du haut de mes 24 ans, je fais comme je peux pour tenir la barre. Expérience ultra-formatrice mais épuisante et ma vie personnelle, éparpillée, en pâtit. C’est alors, avec les filets vides et usés, que je sors ce jour-là du magasin et descend au square voisin pour y entendre, dans le silence du cœur, qu’une promesse de vie m’attend ailleurs. « Choisis donc la vie ! » Un an et une démission plus tard, je pars sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle. À pied et seul, ma vie se décape et se tourne toute entière vers l’Évangile. En 2013, millésime « pape François », j’entre avec 7 autres compagnons au noviciat de la Compagnie de Jésus. » > Lire le portrait en intégralité
Jean-Baptiste Roy était au Burundi en tant qu’enseignant depuis août 2018 pour faire sa « régence », cette étape de la formation d’un jésuite durant laquelle la formation académique est interrompue pour effectuer un « stage apostolique » de deux ans. Régence qu’il a dû interrompre en raison du Covid-19… > Lire le témoignage
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Article publié le 9 février 2023