Missionnaire zélé et modèle pour énormément de jeunes, d’adultes et de confrères, Albert DE MEESTER était un homme de foi, profondément heureux dans ses ministères éducatifs et spirituels.

Né à Vilvorde (Brabant), le 27 mars 1924, Albert DE MEESTER est le cinquième d’une famille de huit enfants, dont le cadet, Jacques, est également jésuite. Touché très tôt par l’idée d’une vocation au sacerdoce et à la Compagnie, Albert entre à l’École Apostolique de Verviers en 1937. Il a 13 ans. Il écrira : « Tous ceux qui sont restés fidèles à une vocation religieuse décèlent dans leur vie un fil d’or, le long duquel le Saint Esprit les a guidés. Moi, j’ai l’impression d’avoir été porté par l’Esprit Saint, car à l’âge de 12 ans j’ai pris des décisions et prononcé des mots qui venaient de plus haut que moi. La Compagnie de Jésus fera le reste… »

Avec ses maîtres et ses compagnons de l’École Apostolique, Albert connaît l’exode de mai 1940. Sa vie sera marquée à jamais par la tragédie d’Escaudoeuvres (Nord) : embarqués dans un camion militaire, treize collégiens et leur éducateur jésuite perdent la vie sous les rafales de mitrailleuses allemandes. La tragique proximité avec la mort marque à jamais les survivants, qu’une inlassable amitié unit définitivement.

Albert entre au noviciat le 5 août 1944. Après le juvénat et la philosophie ; il est envoyé en 1949 en régence à Kisantu (Congo), au Centre Lovanium, embryon de la future université de Kinshasa : il y est surveillant et enseigne avec enthousiasme la géographie et les sciences. Retour à Eegenhoven en 1952 pour la théologie ; il est ordonné le 15 août 1955. Après le Troisième an à Wépion (1956-57), le compagnon repart au Congo, où il vouera sa vie à l’enseignement des sciences et à l’accompagnement spirituel des jeunes. Excellent professeur, il donne cours au collège de Kiniati durant huit ans, puis au petit séminaire de Kinzambi durant douze ans. Il enseigne également la religion, accompagne spirituellement les élèves et se consacre, pendant une trentaine d’années, à la catéchèse des plus jeunes, du baptême à la confirmation. C’est là qu’il fonde des équipes Xaveri pour les adolescents. De 1978 à 1989, il est professeur et animateur spirituel à l’Institut Ndinga Mbote de Kimwenza. Le Père Albert passe alors à Kinshasa Boboto. Utilisant la structure scoute, il fonde, pour les six années du secondaire, le mouvement des Kizito, inspiré par les Martyrs de l’Ouganda. « Albert était exigeant et proposait un idéal très élevé, alliant la vie de fraternité et de service dans un esprit évangélique. Il enthousiasmait les enfants », rapporte un ancien. Ce sera son dernier ministère en Afrique.

De retour en Belgique en 2003, le zèle apostolique du compagnon se déploie à Charleroi, durant treize années, au service de l’église du Collège du Sacré-Cœur et en divers ministères. En 2016, à la suite d’une chute, son état de santé l’oblige à gagner la communauté Saint-Claude La Colombière. Malgré l’affaiblissement progressif de ses forces, il restait présent à la vie de la communauté et très attentif à la vie de l’Église et du monde. Sa difficulté grandissante à se faire entendre fut pour lui une épreuve. Homme de prière, il passait de longs moments à la chapelle. Ses dernières forces l’ont peu à peu abandonné. Mais, jusqu’au bout, il fut présent à la vie et à la prière de la communauté. Il est entré dans la paix de Dieu à l’aube du 21 août.

Jean-Marie FAUX sj et André de L’ARBRE sj