P. André LESAVRE sj (07.09.2018)

Le Père André LESAVRE a vécu près de 19 ans à la Chauderaie (Francheville). Il y est arrivé, fin septembre 1999,  en voiture, depuis Grenoble. Il a épaulé la communauté qui n’était pas encore dans un EHPAD comme aujourd’hui. La plupart d’entre nous ne l’ont connu qu’en fauteuil roulant, avec des difficultés d’expression. Presque jusqu’au bout, il a eu des réactions « fermes » qui pouvaient surprendre ; mais aussi, jusqu’en ses derniers jours, un beau sourire, j’en suis un témoin reconnaissant.

Jean Noël AUDRAS m’a écrit :

« Il faisait partie de la génération de ces jésuites de l’ancienne Province de France-Méditerranée qui avaient travaillé dans les collèges de Marseille et dans les aumôneries d’étudiants… C’était un peu terrible de le voir sans pouvoir communiquer avec lui. Je n’oublierai pas sa voix sage et bien posée ».

André LESAVRE est né à Montceau-les-Mines le 11 octobre 1923, a fait ses études secondaires au collège de Dole et de Feldkirch en Autriche. Il était le troisième d’une fratrie de six enfants, quatre garçons et deux filles. Il est entré au noviciat en novembre 1940 à Villefranche, a fait son Juvénat à Yzeure, sa philo à Vals. Durant sa régence à Marseille, il a été adjoint au préfet et professeur d’allemand, langue pour laquelle il a gardé un faible. Il avait des amis allemands qui lui écrivaient. Son père tenait à ce que ses enfants apprennent cette langue. Il a fait sa théologie à Lyon où il a été ordonné en 1954 par le cardinal Gerlier ; Troisième An à Paray avec le Père Goussault.

Le Père LESAVRE travaillera ensuite, pendant dix années au collège de Marseille comme préfet (de 1958 à 1968). Je laisse la parole au Père JUES pour décrire cette période :

« Nos deux scooters blancs sillonnaient les rues aux heures de sortie du collège. Ils étaient bien connus des élèves qui savaient ainsi qu’il valait mieux bien se tenir. Je garde le souvenir d’un ami au parler vrai, au caractère parfois vif, et d’une grande conscience professionnelle, qui a connu une carrière bien remplie. »

Par la suite, André LESAVRE sera adjoint au directeur du CCU à Grenoble à deux reprises, entre 1968 et 1972, puis entre 1975 et 1988. Entre-temps, il fut assistant du Provincial à la rue Duquesne. De 1990 à 1999, il est à Biviers, œuvrant comme aumônier diocésain des Équipes Notre-Dame. Le Père PomÉon évoque ce temps passé à Grenoble :

« Après le collège de Provence à Marseille, son action avec les étudiants du CCU avec Michel FAVRE, puis avec moi, fut sa grande période à Grenoble. André a été vraiment heureux durant ces années qui furent fécondes apostoliquement. Il avait des forces pour écouter, accueillir des étudiants. Il avait un travail à mi-temps sur le campus de Grenoble, au service de documentation de l’IEP, Institut des sciences politiques, qui l’aidait à sentir ce qui se passait dans l’espace étudiant. Il avait aussi quelques ministères : des retraites, les Équipes Notre-Dame, des week-ends de préparation au mariage à Saint-Hugues. Chaque été, il faisait un séjour en Allemagne chez un de ses amis. André aimait beaucoup l’Allemagne. Il était un traducteur précieux ».

Père André : « Grüß Gott ! », c’est ainsi que nous nous quittions tous ces derniers soirs après une petite prière … Grüß Gott : manière de se bénir, de se saluer sur les sentiers de montagne en Autriche.

François REY sj

Article publié le 24 octobre 2019

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