Fils de l’Aisne et élève de St-Joseph de Reims, André YVERNEAU fait un parcours de formation classique dans la Compagnie où il entre en 1939. Il est naturellement conduit à regarder la Chine comme horizon de sa vie. Il y part en 1948, avec ses compagnons Lesteven, Brunner, Beauchamp et Denis. Auparavant il se sera engagé dans les chantiers de jeunesse en 1941-42 et dans le STO en Allemagne les deux années suivantes. Il reviendra de Chine avec une tuberculose en 1951, après y avoir appris le chinois à Pékin.

La silhouette qu’on retient d’André : le sac au dos et le grand béret basque sur le coin de la figure, en avant toute, sur les chemins de la campagne malgache.

1957 : première arrivée à Madagascar, au Petit-Séminaire de Kianjasoa, Fianarantsoa.

2017 : dernier départ en douceur, pour le Père du Ciel.

Entre deux, une vie bien remplie, discrète, confiante et efficace. Son apprentissage de plusieurs langues – chinois, anglais, allemand – lui permet d’affronter également la langue malgache en 1964-65, alors qu’il a plus de 40 ans. Il la maîtrisera. Elle lui permettra de riches contacts avec les catéchistes et les jeunes prêtres malgaches. Il sera apprécié pour son affabilité et son grand respect des personnes.

André vit une longue période (1965-2002) au service du diocèse de Fianarantsoa, auprès des paysans betsileo. Il fait un intermède de quatre ans comme Socius du Provincial, entre 1972 et 1976. Sa discrétion et son accueil n’ont, sans doute, pas été pour rien dans ce choix… En 2002, il est ministre de la communauté du collège St-François-Xavier à Fianarantsoa et en 2009, à la disposition du Centre spirituel St-Jean, non loin de là. C’est en 2012 qu’il rejoindra l’infirmerie de Province à Antananarivo. Il y passera une retraite paisible jusqu’à sa mort le 21 octobre 2017.

André fait ainsi partie de cette cohorte de valeureux missionnaires comme on n’en fait plus ! Toujours disponible et d’une grande patience. Généreux, mais non paternaliste ; il savait bien qui aider et comment aider. Il était un pasteur très attentif à ses ouailles. Dans ses tournées il portait avec sa valise-chapelle des médicaments qu’il vendait à un prix symbolique, juste pour ne pas habituer les gens à quémander. On le croyait fragile, mais il résistait à de longues marches jusqu’au fond de son district ! Il a toujours été un promoteur efficace des vocations ; l’évêque lui confiait des jeunes prêtres diocésains à initier à la pastorale et plusieurs jésuites malgaches lui doivent leur vocation. Finalement, tellement discret et doux que beaucoup le connaissaient mal. Un manque à gagner qu’on rattrapera au Ciel !

Nicolas PESLE sj et Rémi RASABOTSY sj (Madagascar)