Édouard CARRELET de LOISY Le P. Édouard Robert Marie Bénigne Carrelet de Loisy est né le 7 mars 1939 en France. Il entre dans la Compagnie de Jésus le 18 octobre 1958. Ordonné prêtre le 27 juin 1970, il fait ses derniers vœux le 9 octobre 1976. Il est décédé à Abidjan le 20 mai 2023 dans sa 84e année.

Parmi les fonctions importantes assumées par Édouard de Loisy, on peut noter qu’il a été directeur de l’INADES-Formation de 1984 à 1990 ; Provincial d’Afrique de l’Ouest de 1990 à 1996 ; directeur du projet du deuxième théologat de l’Assistance d’Afrique, de l’Institut de Théologie de la Compagnie de Jésus à Abidjan, de 1998 à 2003 ; secrétaire général du CERAP à Abidjan de 2013 à 2016 ; et assistant national de la CVX Côte d’Ivoire de 2010 à 2023.

À sa mort, plusieurs témoignages ont souligné la figure d’Édouard, le prêtre, le religieux. En 65 ans de vie religieuse et en 53 ans de sacerdoce, Édouard a célébré des milliers de messes pour le peuple de Dieu ; il a entendu des milliers de confessions, célébré des centaines de baptêmes, béni des centaines de mariages, etc. Les fidèles de la chapelle des jésuites à Abidjan lui sont très reconnaissants et l’ont manifesté par leur forte présence à ses obsèques.

Plusieurs témoignages ont également souligné la figure d’Édouard comme accompagnateur. Il a accompagné de nombreuses communautés religieuses, Communautés de Vie Chrétienne (CVX), de personnes à titre individuel. En outre, le P. Édouard était réputé être proche des pauvres, des personnes en difficulté ; sa générosité était légendaire. Il a aidé plusieurs étudiants et plusieurs familles pauvres.

Puisant son énergie dans sa relation personnelle avec le Christ, c’était un homme de prière. Il lisait beaucoup de livres de spiritualité et de théologie. Le dernier livre que je l’ai vu (re)lire était celui de Maurice Zundel qui s’intitule À l’écoute du silence (Paris, Téqui, 1979), essai sur l’au-delà, sur la mort. Édouard m’a partagé un passage de ce livre en disant : « Voilà une phrase qui peut t’édifier ». Cette phrase est celle-ci : « Le vrai problème n’est pas de savoir si nous vivrons après la mort, mais si nous serons vivants avant la mort » (p. 53). Cette citation aurait pu être l’épitaphe inscrite sur sa tombe. Avec le recul, je peux dire que, si sa mort nous a pris de court, je ne pense pas que lui-même ait été surpris. Tout laisse à penser qu’il s’y est préparé. Il se préparait au grand silence, comme il le dit dans sa dernière interview télévisée sur le silence du samedi saint. Édouard s’est préparé à rencontrer paisiblement et joyeusement son Seigneur, sans déranger personne. Ceci dénote une profondeur spirituelle ! C’était un ami de Dieu, un passionné de Dieu et de l’humanité.

Sa disparition marque la fin d’une époque, l’époque des pionniers, des premiers jésuites en Côte d’Ivoire. C’était le dernier « Blanc » de la communauté Saint François-Xavier à Abidjan. En cette année 2023 où les jésuites célèbrent le cinquantenaire de la Vice-Province de l’Afrique de l’Ouest, la mort d’Édouard prend une autre signification. Oui, 50 ans, est un âge adulte pour assumer toutes les responsabilités. Édouard a été un porteur de flambeau qu’il a si bien transmis à la jeune génération de jésuites africains.

Puisse-t-il reposer maintenant auprès de son Maître et Compagnon, Jésus-Christ, qu’il a servi toute sa vie.

Arsène Brice BADO sj, communauté Saint François-Xavier à Abidjan