Né à Bach dans le Lot, Eloi avait une sœur et deux frères. Si la vie paysanne ne l’attire guère, en revanche il aime jouer de l’harmonium dans l’église et se souvient de son curé évoquant au catéchisme les interventions du P. Lhande à la radio. Dès l’âge de onze ans, il est envoyé à l’école apostolique de Bordeaux, puis à celle de Castres, et il entre au noviciat de Mons. Au juvénat d’Yzeure il prépare des Certificats d’Etudes littéraires classiques. En 1950 vient la coupure du service militaire. L’assiduité ultérieure aux périodes de réservistes le fera accéder au grade de capitaine.

En régence, Eloi est chargé de la division des grands à Montpellier. Puis, plus à l’aise avec les collégiens, il enseigne à Toulouse en 4ème, et après le Troisième An, au Caousou encore en 3ème ; ce sera sa troisième et dernière année d’enseignement. Désormais, il sera ministre, aumônier ou collaborateur en paroisse. De 1990 à 2010, il vient retrouver matin et soir durant les récréations les enfants de l’école St-Stanislas qu’attirent les dons d’émerveillement et la simplicité des explications de Papy Jésus. A Pau depuis 2011, il confesse des enfants, jusqu’à ce qu’une attaque ne lui laisse plus que la possibilité de jouer d’un orgue électronique, avec une main gauche à la traîne.

Dans tous ses apostolats, Eloi a été reconnu comme un travailleur consciencieux, besogneux même. Il laisse des cahiers entiers de partitions copiées de sa main ; tout au long de sa vie il a scrupuleusement recopié prières, instructions en latin, extraits de livres ou de conférences, pages d’hébreu…

Parmi ses attirances, outre la fonction d’organiste, retenons sa curiosité scientifique telle que vulgarisée par Sciences et Avenir. Il a laissé une bibliothèque sur les OVNI, les expériences de mort imminente, et surtout les recherches menées avec le P. Noché à proximité de Bach pour localiser Uxellodunum. Persuadés d’avoir identifié le site revendiqué par plusieurs autres communes du Lot, le Père Noché et lui ont publié : « Face à César : le dernier bastion gaulois. Le siège d’Uxellodunum par César d’après les textes et sur le terrain. ‘A-t-on retrouvé le site d’Uxellodunum ?’ » – On pourrait s’étonner par contre de ne trouver chez lui aucune allusion aux recherches du jeune Teilhard sur les fossiles trouvés dans les phosphatières du Lot, la seule qui se visite se trouvant précisément à Bach, là où naquit Eloi.

Esprit curieux, avide d’un lien entre sa foi et les connaissances scientifiques au risque de rapprochements hasardeux, mais surtout capable d’émerveillements, Eloi contemple maintenant l’auteur des énigmes de la création dont il était si friand.

Georges de CHARRIN sj (Pau)