Emmanuel Servais Emmanuel Servais est né en 1936, dans une famille unie qui comptera 9 enfants, passant sa jeunesse dans le Hainaut près de Mons (Hautrage, Baudour). Son totem scout de l’époque est prometteur : « Abeille méthodique ». Il suggère efficacité pour le bien commun, énergie tous azimuts. Quelques piqûres aussi… C’est à Mons, au collège Saint-Stanislas, que sa vocation précoce à la vie
consacrée lui apparaît avec netteté : il sera jésuite.

Après son noviciat (1955-1957), le parcours de formation qu’il suit dans la Compagnie est classique (Arlon, Wépion, Eegenhoven…) avec une régence, assez rude, de 3 ans au Burundi (collège de Bujumbura de 1962 à 1965). La vie en terre de mission l’avait toujours attiré, et Emmanuel se voyait envoyé en Afrique mais les supérieurs en décident autrement : après la théologie, l’ordination (1968) et, pour son 3ème An, on le maintient en Belgique, a priori pour l’apostolat spirituel et le monde de l’éducation.
Au collège de Charleroi, il déploie son dynamisme (troupes scoutes, équipes CVX, etc.) et bientôt comme supérieur de la communauté. Emmanuel a aimé ces années au cours desquelles il a participé à l’édification de nouveaux bâtiments, réaménageant même la chapelle et la dotant de nouveaux vitraux. En 1977, il est choisi comme coordinateur de l’apostolat social de sa Province. Il loge dans un quartier populaire de Bruxelles, rue des Mégissiers.

Sa nomination comme Provincial en 1981 ne lui fait pas – au contraire ! – renoncer à cet habitat qui impressionne le P. Général Peter Hans Kolvenbach lors de sa visite et qui dit bien dans quel esprit il voulait exercer ses lourdes responsabilités. C’est l’esprit de la Compagnie qui exprimait alors sa détermination à unir indissociablement service de la foi et promotion de la justice.

Il y a une vie après un mandat de Provincial. Emmanuel retrouve vite un nouveau souffle, notamment à Liège, où l’évêque le charge jusqu’en 2000, de l’aumônerie de l’enseignement supérieur, le mettant au service du corps professoral autant que des étudiants eux-mêmes.

Puis ce furent 16 années particulièrement heureuses, avec une insertion dans un secteur paroissial près de La Louvière, en milieu populaire. Sa communauté à Haine-Saint-Paul avait opté pour un style de vie simple et chaleureux, et Emmanuel évoquait volontiers les spécialités culinaires qu’il mijotait alors pour ses frères.

Rejoignant en 2016 les jésuites de La Colombière, économe attentif, jardinier passionné, il a, jusqu’à l’extrême limite, mobilisé ses forces pour le bien de la communauté.

P. Philippe Robert sj
Maison Saint-Claude La Colombière à Bruxelles