Guy de Marneffe Né à Liège en mars 1925, Guy de Marneff est entré au noviciat d’Arlon (Guirsch) en 1942. Son parcours a d’abord suivi les étapes belges de la formation jésuite (Juvénat à Wépion, Philosophat à Eegenhoven, Régence au Collège de Tournai) mais ses études théologiques s’achevèrent… en Angleterre (Chipping Norton) où il fut ordonné en 1956, avant un Troisième An all’italiana (Florence), mettant ainsi à profit le don des langues qui devait plus tard élargir son horizon apostolique. C’est à Namur qu’il prononça ses derniers vœux en 1959.

Commença alors une longue et impressionnante carrière dans les Collèges. Namur (1958-63), Charleroi (1963-1966), encore Namur (1966-1970) dont il fut chargé de repenser la pédagogie (il fut un promoteur, finalement écouté en haut lieu, de l’introduction de la mixité.) Et – mutation soigneusement préparée avec tous les acteurs concernés – ce fut en 1970 la grande aventure du transfert du Collège namurois vers Erpent. Guy sera, avec enthousiasme et efficacité, le premier directeur de cet établissement délocalisé, qui profitait largement du bouillonnement culturel des années 70.

À la fin de son mandat en 1976, Guy rejoignit le Collège de Charleroi comme directeur jusqu’en 1987 ; après quoi un temps sabbatique lui fut accordé. De 1988 à 1995, supérieur de communauté et (toujours) directeur de Collège, il est à Mons, qu’il quitte en 1997. Il fut envoyé au Pérou. Il y resta 3 années, notamment comme curé d’Urcos (à 3 150 m d’altitude !), très aimé de ses paroissiens dont il parlait agréablement la langue.

À son retour en Belgique, Guy vécut à la communauté de Haine-Saint-Paul (La Louvière), où les ministères ne manquaient pas (équipes Notre-Dame, Saint-Vincent, Fraternités de Route, etc.). Il est resté au service du doyenné jusqu’en 2016. À cette date, Guy retrouva Charleroi, au service, avec d’autres compagnons, de la chapelle des jésuites. Le Pérou, La Louvière, Charleroi : Guy n’avait pas hésité à quitter sa zone de confort, ce
monde scolaire jésuite où il avait tant donné et tant reçu. Des chutes répétées finirent par rendre nécessaire son accueil à « la Colombière » de
Bruxelles. Ses forces mentales et physiques s’épuisèrent peu à peu, et il s’est éteint aux premières lueurs du 21 janvier 2022.

Ceux et celles qui l’ont entouré et soutenu de leur mieux dans l’ultime étape peuvent témoigner que son sourire lui revenait par instants, lumineux, malicieux. Guy était de ceux qui, partout où le Vent les entraine – du Plat Pays à la Cordillère des Andes, et jusque dans l’épuisement de leurs forces – laissent transparaître avec joie, pour la répandre, la vie qu’ils ont reçue avec largesse. Sur sa table de nuit, le courrier de la veille : un petit calendrier péruvien.

P. Philippe Robert sj,
Bruxelles-La Colombière