Jacques GELLARD Jacques Gellard, avant-dernier d’une fratrie de quatre garçons, est né en 1931 à La Baule, en Loire-Atlantique. Après ses études secondaires au Collège Saint-Gabriel à Saint-Laurent-sur-Sèvre, un baccalauréat de mathématiques élémentaires en poche, Jacques entre au noviciat jésuite en 1948.

Au terme d’une formation classique, du juvénat à Laval au Troisième An à Paray-le-Monial, Jacques est destiné à l’enseignement et à la formation des jésuites. En 1964, il est envoyé étudier les sciences sociales à la Pontificale Université Grégorienne de Rome et la sociologie à Chicago, où il prononce ses derniers vœux. En 1968, s’ouvre une décennie de stabilité dans l’enseignement supérieur et la formation des jésuites : Jacques est successivement professeur de sociologie au scolasticat de Chantilly, puis au Centre d’Etudes et de Recherche Philosophique à Paris-Blomet, avant d’enseigner, en 1974, au tout jeune Centre Sèvres et au vénérable Institut Catholique de Paris.

C’est en 1979 que Jacques met un premier pied à l’étrier des services de gouvernement, devenant directeur du Centre Sèvres, tout en continuant ses enseignements à la Catho. Enseignements qu’il abandonne en 1985, puisqu’il est nommé Provincial de France. Au sortir de sa charge, en 1991, il est appelé à la Curie Généralice à Rome pour être assistant régional d’Europe Occidentale. La 34e Congrégation Générale de 1995 le reconduit dans ce service, mais l’élit aussi Assistant ad providentiam et admoniteur du Père Général. Jacques restera treize années à Rome dans cette charge, jusqu’après la 35e Congrégation Générale.

En 2008, il retrouve la communauté de Paris-Blomet, où il exerce des ministères d’accompagnement spirituel personnel, de prédication de retraites, de sessions au service de la vie religieuse et de congrégations, tout en soutenant les jésuites en formation dans leurs études.

Fin 2020, Jacques est frappé violemment par la pandémie et sa santé se dégrade rapidement. Atteint de difficultés respiratoires et d’anémie, il est accueilli temporairement à la communauté de Vanves et à la Maison Soins et Repos. Accueil qui devient définitif à l’automne 2021, l’absence de progrès significatifs ne lui permettant plus de retrouver sa chère maison de Blomet. Passage difficile pour Jacques, qui doit accepter les pertes d’autonomie. Il doit aussi renoncer à une communauté de vie constante avec de plus jeunes jésuites et aux accompagnements de retraites dans des centres spirituels. Il continue toutefois à rendre divers services : accompagnements personnels, présidence d’eucharisties où la clarté, la justesse et la profondeur de ses homélies sont appréciées, correction des travaux écrits des jésuites en formation, relecture de la revue Etudes… Il se tient aussi au courant de toutes les actualités, lisant la presse quotidienne, ainsi que la Civiltà Cattolica, dont il ne manquait pas de recommander certains articles.

Une chute à l’automne dernier accélère ses diminutions, le contraint à utiliser un fauteuil roulant et le fragilise jusqu’à être fauché par une infection pulmonaire ce 14 décembre 2022. Toutes générations confondues, tous états de vie confondus s’accordent à reconnaître le sérieux dans le travail, le dévouement, l’humilité, la disponibilité, la finesse et la sûreté de jugement de Jacques. Aux plus jeunes comme aux plus vieux manqueront le souriant désir d’entrer en relation et la bonté foncière de Jacques, grand serviteur, par sa simplicité, de notre Maître et Compagnon, Jésus le Christ, qu’il a aimé, suivi, servi et fait connaître tout au long de sa vie.

P. Jacques Gebel sj
communauté jésuite Pedro Arrupe à Vanves