Jacques est né à Tours, sixième de sept enfants. Il fait ses études au collège Saint-Joseph de Poitiers, qui était alors une école apostolique, et entre au noviciat de Laval en 1936. Après quoi il commence le cycle des études : certificats de grec et de latin à la Sorbonne tout en étudiant à Laval.

Ce cursus est interrompu en 1939 par la guerre. Il débute alors une formation d’EOR (Elèves Officiers de Réserve) qui est interrompue par l’armistice. On le retrouve chef de groupe aux Chantiers de Jeunesse où il encadre des jeunes normalement en âge de faire leur service militaire, leur évitant ainsi le STO (Service Travail Obligatoire) en Allemagne. En 1942 il reprend ses études à Vals et passe sa licence de philosophie scolastique. Après trois ans de régence à Franklin il fait sa théologie à Fourvière et est ordonné en 1950 par le cardinal Gerlier ; son Troisième An à Paray-le-Monial scelle sa formation.

Jacques aura été le type même du jésuite « complet » : cultivé, il peut enseigner ; ayant de l’autorité, il peut exercer des responsabilités de gouvernement (aux collèges du Mans et de Marseille, au Roucas, à Grenelle, à Lille) ; obéissant, il répond présent quand on lui confie des missions difficiles : à Saida au Liban il lui est demandé de prendre la relève d’André Masse qui venait d’être assassiné ; spirituel, il peut donner les Exercices et accompagner les gens très différents qui le lui demandent (au Roucas, au Hautmont, en lien avec Vie Chrétienne).

C’était un religieux à forte personnalité, qui a marqué de son empreinte les divers lieux où il a assumé des postes de responsabilité. Ainsi, recteur du collège de Provence à Marseille, il avait formé le projet d’installer dans les quartiers Nord de Marseille une annexe de l’Ecole de Provence pour toucher un milieu délaissé… Ce projet n’a pu aboutir à cause d’obstructions extérieures venant de certains milieux dont on aurait pu penser a priori qu’ils ne pouvaient qu’être d’accord. [Témoignage d’André Juès].

En outre, Il a fait beaucoup pour faire découvrir les Exercices de saint Ignace aux parents des élèves et beaucoup lui vouent une grande reconnaissance ; c’était un excellent orateur qui, par son action, a amené un certain nombre d’entre eux à prendre des engagements dans la pastorale diocésaine. Il ne pouvait laisser indifférents ceux et celles auxquels il s’adressait ou qui collaboraient avec lui. Son tempérament a pu ici ou là en bousculer certains : c’était le revers de qualités indéniables.

Paul pensait-il à lui, en écrivant : « Oubliant le chemin parcouru, je vais droit de l’avant, tendu de tout mon être, et je cours vers le but, en vue du prix que Dieu nous appelle à recevoir » ? (Ph 3,13-14)

Thierry GEISLER sj (Lille-Stations)