Jacques Roubert Que dire de Jacques Roubert sinon d’abord qu’il fut toute sa vie un bon serviteur de la gloire de Dieu, un compagnon infatigable du Christ Jésus, un
fidèle de Notre Dame à qui il avait une vraie dévotion ; il était un excellent compagnon pour tous les jésuites qui ont partagé avec lui leur vie de
communauté.

Entré dans la Compagnie à 17 ans, il est originaire d’une famille très croyante et amoureuse de la musique : il le sera lui-même toute sa vie, aimant le chant, les chœurs, l’opéra. Nanti d’un baccalauréat scientifique, il vécut la guerre dans la Compagnie et prononça ses premiers vœux en octobre 1944 à Yzeure, avant de poursuivre sa formation philosophique à Villefranche, sa régence à Lyon, puis Marseille. La théologie l’enverra à Rome un an, puis le ramènera à Lyon jusqu’à son ordination, le 31 juillet 1956, par le cardinal Gerlier.

Sa vie apostolique fut marquée par quelques grands moments. Ce fut d’abord un long séjour en Avignon, où son goût pour l’enseignement se développa durant huit années, comme professeur de lettres, puis comme préfet du Collège jusqu’en 1977. Il fut aussi aumônier de l’Action catholique des membres de l’enseignement chrétien jusqu’en 1982, avant d’être responsable du catéchuménat des adultes de 1982 à 1987. Période riche qui ne l’empêchera pas d’exercer divers ministères dont, bien sûr, l’animation de retraites.

La deuxième grande période, très heureuse, le vit dans un service à la fois discret et efficace : le voilà à Rome, à la Curie générale, au service de l’Assistance de France, qui deviendra l’Assistance d’Europe Occidentale. Pendant douze années, il travaille comme secrétaire de l’Assistance, proche du Père Général, le P. Peter-Hans Kolvenbach, qu’il servira avec beaucoup de joie et d’admiration.

Tout a une fin, même dans la ville éternelle : en 1999, Jacques quitte Rome pour rejoindre l’équipe du Châtelard : il s’investit davantage dans les retraites et dans l’accompagnement spirituel. Il participe aux formations de la FAS (Formation à l’Accompagnement Spirituel) et de la FFR (Formation des Formateurs Religieux), et rencontre alors Marie-Anne Dussault, qu’il rejoindra quelque temps après à Paray-le-Monial. Il rejoint la Bourgogne en 2004 où il devient supérieur de la communauté de Paray. Il le fait bien volontiers, en dépit de ses difficultés de santé, sa vue et son audition étant de plus en plus touchées. Il va contribuer au développement, avec Mme Dussault, du « Véritable Ami », groupe ignatien membre du PAS ignatien. Il laisse grandir en lui son amour du Sacré Cœur et sa connaissance de sainte Marguerite-Marie Alacoque et surtout de saint Claude la Colombière.

Accompagnements, conférences et retraites occuperont cet infatigable travailleur au long de ces années, jusqu’à ce que sa santé l’oblige à rejoindre La Chauderaie en 2020, pour finir d’y donner sa vie, dans la patience nécessaire pour porter ses handicaps auditif et visuel dans la foi, l’espérance et la
charité.

P. Michel Roger sj,
Francheville-La Chauderaie