Jean-Marie Glé Né le 10 août 1949 à Colmar, Jean-Marie GLÉ est resté toute sa vie un fils de cette Alsace à laquelle il était profondément attaché et dont il était fier. Après des études de philosophie à l’Université de Strasbourg et une brève collaboration aux Dernières Nouvelles d’Alsace – dont il sera un lecteur assidu jusqu’aux derniers jours – il entra en 1974 au noviciat ; il sera ordonné prêtre en 1981 par le Cardinal Lustiger et prononcera ses derniers vœux en 1992.

Dès le temps des études au Centre Sèvres, s’exprime ce qu’il appelait « son tempérament intellectuel » dont il parlait ainsi : « Je lis énormément. J’essaie d’aller aux « textes mêmes », je suis capable de rendre compte de problématiques difficiles en termes clairs… ». Avec cet esprit aux aguets que nous lui avons connu, il avait gardé de sa fréquentation des journalistes la passion du monde contemporain, des enjeux culturels et politiques qui l’habitaient, des courants intellectuels et spirituels qui le traversaient. Enseignant dans l’âme, il le fut au Centre Sèvres, à La Baume-lès-Aix et à Marseille. Avec le sens et le goût pédagogiques qui étaient les siens, il cherchait à aider ses étudiants à avancer dans leurs travaux, soucieux de les accompagner au mieux de ce qu’ils pouvaient, exigeant par rapport à lui-même et disponible jusqu’à ne pas oser refuser ce qui lui était demandé.

Avec le désir qui était le sien de « rendre compte de sa foi », Jean-Marie a rencontré sur son chemin intellectuel le Père Henri Bouillard. Il n’a cessé d’en scruter la pensée et les œuvres : il admirait en celui qu’il admirait comme un maître la recherche de voies nouvelles à trouver et à emprunter pour « penser la foi ».

C’est le même désir de réfléchir la foi chrétienne aux frontières de notre société qui le conduisit à vivre avec passion son engagement au Service Incroyance et Foi : il continuait à en évoquer les souvenirs, notamment ceux liés à la personne du Père Jacques Sommet.

Sur le chemin qui fut le sien parmi nous, les épreuves n’ont pas manqué et les dernières ne furent pas les moindres. Il les vécut, sans plainte, avec le souci de remercier qui venait le voir, qui lui parlait, qui l’aidait d’une manière ou d’une autre. Le jour de ses funérailles, son frère jumeau, André, nous a confié : « Jean-Marie était l’être le plus bon que j’ai connu… Il ne supportait personne malheureux autour de lui et aidait spontanément, sans juger et sans connaître les raisons de l’avanie ou des problèmes de son vis-à-vis ».

Jean-Marie était un homme d’une vraie bonté et le Seigneur sait reconnaître le poids d’éternité que pèse une vie travaillée par la quête de vérité et de Dieu, comme aussi par le souci de ce qui rend l’humanité plus fraternelle et plus solidaire.

P. François-Xavier Dumortier sj,
Paris – Grenelle