P. Jean-Marie Schiltz (19.09.2024)
Jean-Marie Schiltz est né à Marchienne-au-Pont (Hainaut) en 1934, aîné de cinq enfants, dans une famille – le père était instituteur – cordialement présente à la vie locale. Au sortir du collège de Charleroi, il entre au noviciat d’Arlon en 1953. S’en suit la formation classique des jésuites de l’époque, avec l’ordination en 1966 et le Troisième an, au terme duquel il est envoyé, en 1968, au collège de Godinne, là où il avait déjà passé deux ans comme régent (1961-63). Il va participer à la refondation du système éducatif et de la formation des élèves : la rentrée de 1970 voit la mise en œuvre d’un nouveau projet fondé sur l’éducation au choix et une nouvelle organisation des études.
Comme professeur de français, histoire, art, religion, comme recteur, Jean-Marie contribue ainsi avec toute l’équipe éducative – et jusqu’en 1994 ! – à donner une image renouvelée du collège mosan. Il excelle à susciter l’intérêt des élèves par des moyens simples, à partager ses expériences pédagogiques, notamment par la rédaction de manuels de religion. Tous sont marqués par le sens donné aux célébrations liturgiques qu’il actualise : les Cendres reçues sous un préau et le Jeudi Saint célébré autour d’une longue table dans la grande chapelle.
Engagé au collège, mais aussi dans la communauté jésuite dont il est supérieur dès 1991, vivant et incarnant une responsabilité dégagée de la direction du collège : saine distinction entre œuvre apostolique et communauté. Communauté où tous ont une place reconnue, particulièrement les jeunes régents. En artisan ingénieux, en artiste capable d’expliquer son art, Jean-Marie se fait ébéniste, peintre, plombier. Pour rénover une chapelle. Pour remettre en état les chambres de ses confrères… Enseignant, supérieur de communauté, mais aussi responsable de la pastorale scolaire dans le diocèse de Namur.
Que dire des Équipes Notre-Dame, où il est aumônier national à partir de 1994 et conseiller spirituel à partir de 2004 ? « Toujours, disait un couple, toujours, il trouvait LA parole qui aidait, soutenait, encourageait… et s’il ne trouvait pas tout de suite, il s’en remettait à Jésus ou à l’Esprit-Saint. »
En 2001, il rejoint Namur, puis Erpent en 2007, comme supérieur. Nouveaux déménagements à Wépion en 2012 et à Namur en 2016. Mais la Covid manque de le terrasser. Lorsqu’en mars 2024 il rejoint la communauté de La Colombière à Bruxelles, c’est avec le souffle d’un homme épuisé. Et le cœur d’un compagnon de Jésus toujours disposé, de tout son être affaibli, à vivre de belles rencontres, préludes à la Rencontre de son Seigneur.
P. Pierre Hupez sj,
maison Saint-Pierre Favre à Louvain-la-Neuve
P. Henri Aubert sj,
communauté jésuite à Namur
P. Philippe Robert sj,
communauté jésuite La Colombière à Bruxelles
Article publié le 19 septembre 2024