Jean Pirson Né en 1926 à Saint-Gilles, Jean entre au noviciat en pleine guerre, à moins de 17 ans, mais, atteint par la tuberculose, il doit en repartir après deux mois. Et ce n’est qu’en 44, la santé retrouvée, qu’il reprend, étape par étape, le chemin de la formation jésuite : Arlon, Wépion, Eegenhoven… La régence l’envoie à Tournai, puis à Liège, au service des collèges de la Compagnie. C’est pour longtemps : Jean travaillera dans tous ceux de sa Province !

Viennent les années de théologie, et l’ordination (57). Un troisième an à Gandia le prépare aux grands vœux en 62. La vie apostolique peut pleinement se poursuivre, d’abord à Arlon, comme ministre et préfet de santé, puis aux collèges de Godinne (61-67), de Charleroi (67-73), de Bruxelles (73-78), de Mons (78-92) ; les postes les plus divers lui sont confiés, souvent simultanément : ministre de la communauté, gestionnaire du collège, père spirituel des élèves, etc.

Certains services sont à son goût plus que d’autres ; il aime les tâches structurées et bien concrètes, mais Jean fait partout preuve de créativité apostolique, dans les messes des jeunes dont il a l’initiative comme dans l’animation des nombreuses équipes qui lui sont confiées. « Foi et Lumière » aussi le mobilise, pour sa plus grande joie. Il est également engagé en paroisse près de Mons. Il dira plus tard que c’est dans cette responsabilité pastorale qu’il s’est senti pleinement heureux.

Nommé de nouveau à Bruxelles, il sera durant 14 ans un préfet d’église intrépide et novateur. Jean planifie avec la même rigueur la modernisation des cloches, le ravalement de la façade (pour les 100 ans du collège), que la création de soirées culturelles mémorables sur Etty Hillesum ou Marie-Madeleine.

A 80 ans, au grand dam de ses paroissiens, il demande à quitter sa charge. Et les supérieurs le maintiendront à Bruxelles, où tant de relations lui permettent de poursuivre la mission d’écoute et de soutien fidèle qu’il avait toujours menée de front avec ses responsabilités officielles.

Il était déjà membre de La Colombière lorsqu’une grave chute, en 2014, fit craindre pour Jean la perte de toute mobilité. C’était sans compter sur la détermination farouche qu’il avait toujours manifestée : les résultats de sa patiente revalidation ont étonné les médecins et réjoui ses compagnons. Oui, jusqu’au bout, frappé pourtant de mille infirmités, Jean a témoigné d’un formidable goût de vivre. Jusqu’à sentir en juin, dans la paix, que la Vie désormais l’appelait plus loin encore.

P. Philippe Robert sj,
Bruxelles – La Colombière