P. Marc Godin (27.02.2024)
Originaire d’Hyon, localité de la périphérie sud de Mons, Marc Godin est le deuxième d’une famille de trois enfants : une sœur aînée, Bernadette, et un frère plus jeune, Pierre. Le père, qui a fui le camp où il avait été fait prisonnier en Allemagne au début de la guerre, vit clandestinement jusqu’à la libération. Le refus de la compromission, la simplicité, voire la modestie, l’authenticité, la vérité où « oui c’est oui », « non c’est non », caractérisent cette famille.
Au terme de ses études secondaires au collège Saint-Stanislas de Mons, Marc entre au noviciat d’Arlon le 7 septembre 1966 et participe au transfert du noviciat à Fayt-lez-Manage en août 1967. Suivent une année de mathématique spéciale à Mons et des études en mathématique-physique à Namur et à Louvain. Vient le temps de la régence en septembre 1973. Il rejoint alors l’équipe du collège de Godinne, engagé à l’époque dans un nouveau projet d’enseignement. Marc est éducateur des deuxièmes années du secondaire : 80 jeunes dont il est responsable jour et nuit du dimanche soir au vendredi soir : suivi des études, jeux sportifs, camps, services… Durant la philosophie à Namur et la théologie à Bruxelles, il garde des cours de mathématique et de religion à Godinne.
Juste après l’ordination sacerdotale le 23 juin 1979 – service militaire oblige – il est affecté au premier Régiment de lanciers à Düren (RFA). Aumônier, « padre » adoubé et reconnu, il partage la vie des escadrons : exercices, alertes, bivouacs … Il donne le catéchisme, rend visite à l’hôpital et à la prison, rédige les courriers, célèbre la vie de tous les jours.
À la rentrée 1980, il est prévu que Marc retourne à Godinne pour enseigner la mathématique et la religion. De manière inattendue, il est envoyé au collège de Charleroi pour enseigner la mathématique. Ce n’est qu’en septembre 1982 que nous le retrouvons à Godinne. Préfet d’éducation, professeur de religion et de mathématique, animateur pastoral, animateur sportif. Enseigner est sa mission, éduquer est sa passion. Durant les vacances d’été, avec des collègues du collège, Marc emmène les élèves sur les sentiers du Val d’Aoste ou du Val Martello. Expérience de marche étendue à des jésuites dans les Pyrénées et dans le parc de la Vanoise. Lui marche d’un pas décidé avec un air faussement bougon. Difficile de le suivre sans entrainement préalable. Randonneur cycliste, il dévale les routesmosanes, du Hainaut, du Nord de la France, des Alpes de Haute Provence, et reconnaît le parcours d’étapes alpestres du tour de France.
L’année 1985-1986 est consacrée à son troisième an à Saragosse. Par après, il regagne Godinne. À partir de septembre 2005, Marc range ses préparations de cours et ses crampons de foot. Nouvelles immersions dans l’animation pastorale des paroisses de la vallée de la Meuse et plus tard à l’aumônerie de l’hôpital de Mont-Godinne. Changement d’orientation radical, moment de rupture et passage par la nuit, épaulé jusqu’à aujourd’hui par Jean-Marie Schiltz, dans les communautés de Wépion et de Namur. Outre les contacts humains, tout le monde reconnaît et apprécie la qualité et la profondeur de ses commentaires de l’Écriture. Ses auditeurs et ses lecteurs partagent alors la saveur de ses pages.
Confions-le au Seigneur : il aurait fait de même pour nous si nous étions partis avant lui.
P. Pierre Hupez sj,
maison Saint-Pierre Favre à Louvain-la-Neuve
Article publié le 27 février 2024