P. Marcel le MAIRE sj (27.05.2018)
Doté d’une brillante intelligence, le Père Marcel le MAIRE servit Clio comme professeur aux Facultés de Namur et auteur de manuels d’Histoire. Doué d’un grand sens des relations humaines et de beaucoup d’humour, « Ourson » était aussi un animateur-né qui accompagna, durant plus de 40 ans, les étudiants en médecine et en droit, à l’Université de Louvain, mais aussi les jeunes en difficulté.
Le Père Marcel est né à Liège, le 4 mai 1920, quatrième d’une famille de sept enfants. Après des études primaires à Louvain, il fait ses humanités au Collège Saint-Michel à Bruxelles, qu’il termine à 16 ans pour entrer au noviciat à Arlon, le 23 septembre 1936. Au scoutisme, il a reçu le totem d’Ourson, qui restera son surnom toute sa vie.
Il effectue ensuite deux années de philologie classique à Wépion et trois ans de philosophie à Eegenhoven (Louvain). Il accomplit deux ans de régence jusqu’à la fin de la guerre, puis, de 1945 à 1947, une licence en histoire à Louvain. De 1948 à 1951, il suit la théologie à Eegenhoven. Il est ordonné prêtre le 24 août 1950. Après le Troisième An en Irlande, il va à Namur où, pendant deux ans, il enseigne l’Histoire aux Facultés universitaires. Dans les années 60, il participe à la rédaction d’une nouvelle série de manuels d’Histoire pour les humanités. Il rédigera la période contemporaine avec Jean Lefèvre.
Mais dès 1954, il rejoint le monde de l’Université catholique de Louvain et y entame une longue et fructueuse carrière dans l’accompagnement humain et spirituel des étudiants. Il fonde les clans Hippocrate et Louis IX qui regroupent des équipes d’étudiants, respectivement en médecine et en droit. Dès 1961, il est l’aumônier et l’animateur de la Maison médicale à Louvain. Son dynamisme, sa bonne humeur, son franc parler rendirent célèbre la fameuse Mémé. Lorsque la Faculté de médecine de l’UCL s’installe à Woluwe (Bruxelles), la Mémé s’y installe aussi et le Père Marcel y poursuit son action. Il est très apprécié des étudiants pour son ouverture d’esprit, son intelligence des situations, la sagesse de ses conseils et sa grande disponibilité. Pendant plus de quatre décennies, il anime cette maison, jusqu’à ce qu’une brutale maladie le paralyse, en 2003.
L’Ourson est aussi un « indigné », indigné par l’injustice et par les inégalités sociales, qu’il vit de près, en tant qu’aumônier de la maison des enfants du juge de Jumet (Charleroi). Il met son cœur et son énergie au service des jeunes abîmés par la vie, les encourageant à poursuivre leurs études et ayant à cœur de les ouvrir à la beauté de la vie.
En 2003, Marcel le Maire rejoint la communauté Saint-Claude La Colombière. Pendant 15 ans, de plus en plus limité et accablé par l’infirmité, mais toujours bien présent à la vie commune, il reste attentif à celles et ceux qui prennent soin de lui, accueillant et paisible. Il continue à recevoir les visites et à être l’objet d’attentions d’amis fidèles. Pendant des années aussi, il aime participer, le samedi soir, à la messe des amis de l’Arche, en l’église du collège Saint-Michel. Il s’en est allé paisiblement le 27 mai. Il était âgé de 98 ans.
Jean-Marie Faux sj et Robert De Coster sj (Bruxelles-La Colombière)
avec Caroline Jeunechamps (Service de communication)
Article publié le 25 septembre 2018