P. Michel LEJEUNE (25.09.2020)
Né à Frameries, près de Mons, le 9 juin 1946, Michel LEJEUNE entre au noviciat d’Arlon le 10 octobre 1965. Après la philosophie, il fait une licence en histoire à l’Université de Louvain. Il fait sa régence dans le mouvement ATD Quart-Monde. Il étudie ensuite la théologie à l’Institut d’Études Théologiques (Bruxelles). Il est ordonné prêtre le 28 juin 1980.
Une évidence : Michel a entendu l’appel de la 32e Congrégation générale à promouvoir la justice comme exigence absolue du service de la foi. Il a répondu à cet appel en pratiquant une insertion effective dans le milieu populaire.
Dès 1982, il choisit de partager la vie de travailleurs comme prêtre-ouvrier. Pour vivre pleinement cette vocation, il choisit d’habiter un quartier populaire et multiculturel de Bruxelles. Jusqu’à ses derniers jours, il réside à Saint-Josse dans un petit appartement, propriété de la mosquée voisine. Inséré dans une population à forte majorité musulmane, il s’emploie d’abord dans le nettoyage de bureaux, ayant pour collègues des femmes et des hommes d’origine immigrée, Marocains ou Turcs. Après quinze ans d’un travail harassant, il s’engage comme ambulancier interne à l’hôpital universitaire Saint-Luc, jusqu’à l’âge de la retraite en 2011.
Nouant avec ses voisins issus de l’immigration des relations d’amitié et de confiance, il est devenu une personne connue et respectée. Il joue un rôle actif pour favoriser les bonnes relations entre les habitants et créer un esprit de quartier. Il avait une manière toute simple et discrète d’être soucieux des autres. Actif dans diverses associations du quartier, il n’a jamais cessé d’assurer un ministère sacerdotal, dans une clinique et dans l’Unité pastorale des Coteaux.
Même s’il a habité seul, il a toujours maintenu un lien étroit avec la communauté jésuite à laquelle il a été rattaché. À Bruxelles, ce fut longtemps la communauté « Avec » (jusqu’en en 2008), puis la communauté « Hurtado » ; enfin, ce fut la maison Saint-Pierre Favre, à Louvain-la-Neuve. Pendant quelques années, il fut également coordinateur de l’apostolat social dans la Province de Belgique méridionale. Il a particulièrement soigné ses amitiés avec les autres compagnons jésuites engagés dans le monde populaire, comme membre des JEMP.
Le 25 septembre, Michel est décédé, tout à fait inopinément, des suites d’un malaise cardiaque ; il n’avait que 74 ans. Homme humble et discret, il s’en est ainsi allé comme il a vécu, sur la pointe des pieds…
Ses funérailles ont été célébrées le 3 octobre à l’église Sainte-Marie de Schaerbeek, au cœur des quartiers multiculturels de Bruxelles qu’il a tant affectionnés. Le même jour, le pape François a signé l’encyclique Fratelli tutti, texte consacré à la solidarité et à l’amitié sociale.
Jean-Marie FAUX sj et Éric VOLLEN sj
Article publié le 29 octobre 2020