P. Michel Roussos (18.12.2024)
Né à Syros un 31 juillet, Michel était-il destiné à devenir jésuite ? Toujours est-il que le désir lui vint très tôt de rejoindre la Compagnie de Jésus.
À 17 ans, il prend le chemin de la France, et entre au Noviciat à Aix-en-Provence. Il prononce ses premiers vœux à Laval, suivis d’une année de juvénat. De retour à Athènes pour un an, il est adjoint au préfet du petit séminaire. Il étudie ensuite la philosophie pendant trois ans à Vals-près-Le Puy et il revient à Athènes, où il effectue durant cinq ans des études d’archéologie, d’histoire et de philologie. Puis il est envoyé pour trois ans d’études de théologie à Innsbruck, où il est ordonné diacre en avril 1969. Revenu en Grèce, il est ordonné prêtre à Syros le 6 juillet de la même année. Il a 32 ans.
Commence alors un long parcours apostolique, où Michel s’investit avec de grandes qualités de relations fraternelles. Il prend la direction du « Centre culturel » dont on attend beaucoup pour le rayonnement de l’Église catholique en Grèce après le Concile Vatican II. Après sept années d’engagement intense, vient le Troisième An, qu’il effectue en France. Il prononce ses derniers vœux à Athènes en mars 1978, et reprend sa responsabilité précédente pendant encore huit ans. Après une année à Chantilly aux Fontaines, il prend en charge durant une vingtaine d’années le Foyer des Étudiants, attenant à la communauté jésuite.
Doté d’un naturel heureux, il excelle dans le soutien et le réconfort d’autrui : « Les étudiants reconnaissent eux-mêmes, écrit le Père Général, l’influence bénéfique que vous exercez sur eux par l’intérêt que vous portez au bien-être spirituel et matériel de chacun d’eux. Votre générosité se manifeste particulièrement envers les étudiants du Tiers Monde. » Étendant son domaine de responsabilité, il assumera aussi durant vingt-cinq ans l’Aumônerie nationale des Étudiants et Intellectuels catholiques. Soucieux d’œcuménisme, il anime pendant 50 ans la Semaine de Prière pour l’Unité des Chrétiens, mais il peine à rencontrer l’intérêt de l’Église orthodoxe pour cette initiative. À partir de 1988, il dessert l’église d’Aspra Spitia, près de Delphes, bâtie par l’entreprise Pechiney et confiée aux jésuites dès sa création. Tous les visiteurs se souviennent également comment Michel avait à cœur, avec sa voix de stentor, de faire découvrir les trésors de la Grèce antique mais aussi moderne.
Jusqu’au bout, Michel aura été un ouvrier actif dans la vigne du Seigneur. Et si, à 87 ans passés, sa santé lui donnait quelques inquiétudes, rien ne laissait prévoir un décès subit. Huit jours avant Noël, dans une grande discrétion, il rejoignit son Seigneur et Maître qu’il avait tant aimé et servi.
P. Claude Espitalier-Noël sj
communauté jésuite à La Réunion
Article publié le 18 décembre 2024