Paul est né en 1942 à Tournai, neuvième enfant d’une fratrie de douze. Sa personnalité est très vite marquée par ses aptitudes artistiques, si bien que, dès son entrée dans la vie religieuse (en 1960), Paul est invité à les entretenir pour les mettre au service de la Mission : apprentissage de l’orgue au Noviciat, animation d’ateliers de dessin et de guitare en Régence (Mons, 65-67), études d’arts plastiques à Liège (68-70) avant la Théologie, etc.

Ordonné prêtre en 73, il est professeur de religion au collège Saint-Michel et dans un institut d’enfants handicapés mentaux. Vient le 3e An, que Paul vit en Inde, avant de retrouver pour de nombreuses années la pastorale en monde scolaire (collèges d’Erpent, de Liège). Un tournant se prend en 1991, avec désormais des postes en paroisse (Braine l’Alleud, Ixelles).

Tout au long de ces années, les ministères de Paul manifestent son goût pour le service de la foi, dans l’enseignement religieux des jeunes comme dans le service paroissial. Il se donne régulièrement les moyens d’une formation permanente en ces domaines.

Les dons que Paul manifeste pour les langues étrangères lui permettent des contacts réguliers en Amérique latine, notamment auprès de communautés engagées dans les combats de la justice, pour ne rien dire de mariages célébrés un peu partout dans le monde. Au cours de ces pérégrinations à l’étranger – l’inventaire de sa chambre en témoigne – Paul désire toujours allier belles rencontres pastorales et exploration d’un nouvel espace culturel, avec ses musicalités, ses couleurs propres.

À partir de 2016, des soucis de santé lui imposeront de rejoindre La Colombière. On y prend soin de lui, mais Paul a du mal à jouir paisiblement du climat porteur qu’on cherche à lui offrir. Il continue pourtant, malgré sa fatigue intellectuelle, à participer autant qu’il le peut à la vie communautaire, toujours soucieux de prendre des nouvelles de chacun.

La dégradation de son état général est assez brutale. En deux semaines, on le voit perdre l’appétit, la respiration lui devient difficile, il faut l’hospitaliser. Et il ne revient en communauté que pour y rendre le dernier soupir, le 2 juin.

Sensible durant ta vie à la beauté du monde, contemple-la désormais, Paul, en toute sérénité, auprès de Celui qui en est la source !

P. Philippe Robert sj,
Bruxelles – La Colombière