P. Sami Annaraj (19.07.2022)

Antonisamy Annaraj Sami était arrivé dans l’île en 1989, il y a 33 ans. Il avait déjà passé 11 ans à l’Ile Maurice, où il s’était occupé du MEJ. Sami était un missionnaire : il avait quitté son pays pour aller annoncer la Bonne Nouvelle, aussi « ailleurs ».

Sous des allures plutôt réservées, un enthousiaste, un passionné-curieux. Toujours à l’affût de nouvelles découvertes, de nouvelles théories, de nouvelles technologies, toujours à l’avant-garde de ce qui pourrait devenir le futur. A l’affût, aussi, de ce que pourrait devenir l’Église de demain.

Plus sensible par son éducation à la civilisation anglo-saxonne qu’au monde gréco-romain, c’était un homme organisé, méthodique et pour qui l’informatique était devenu une passion, un moyen quotidien et habituel de communiquer. Son dynamisme, il le puisait dans cette conviction que le monde, en perpétuelle évolution, grandissait, se modifiait, sous l’impulsion de son Créateur, vers une maturité qu’il voulait encore accélérer. Chercheur, disponible à toute hypothèse, il restait ouvert à toute proposition dans un optimisme foncier. Pour ses compagnons jésuites, Sami était un frère disponible, attentif, prêt à quitter son travail pour aller rendre service tout de suite. Un bel esprit, oui, mais aussi un bon cœur. Sa fonction d’économe de la Communauté était accomplie avec une précision, une clarté, une justesse rassurante pour tous.

Son arrivée à la Réunion a été marquée d’emblée par toutes ces recollections et retraites qu’il donnait aux quatre coins de l’île. Cela s’appelait « connaissance de soi-même », « ennéagramme », « école de foi », « comment prier », session sur « le pardon », sur les évangiles ; ce qui ne l’empêchait pas d’accompagner des groupes diocésains comme le « CPM », les « Equipes Notre-Dame », « l’Apostolat de l’Oratoire » dont il fut le premier aumônier ; et surtout de s’investir avec ferveur dans cette pastorale familiale dont il fut l’un des pionniers dans l’île. Amoris Laetitia, cette encyclique du pape François fut pour lui un déclic, un éclairage nouveau sur la pastorale des couples et des familles et il s’est mobilisé avec ferveur à la faire connaître.

Quel prêtre ou laïc peut prétendre avoir fait le tour de toutes les paroisses et de tous ses collèges de l’île pour faire apprécier les perspectives conjugales de l’Église de demain ? De dimanche en dimanche, du sud au nord, de l’est à l’ouest, il est passé partout, voulant redonner espoir et optimisme à bien des couples qui s’estimaient bloqués dans leur union. C’est ce qui a donné naissance à son livre, Chemins de patience et de joie, qu’il a pu diffuser à des milliers d’exemplaires avec réédition et qui répond à tant de questions que se posent les couples.

Mais ce dynamisme de Sami ne s’arrête pas là : il ne faut pas oublier toutes les charges qui lui furent confiées par le diocèse au service de l’Eglise réunionnaise. Professeur et accompagnateur au séminaire de la Trinité, il fut ensuite responsable, au foyer Jean Marie Vianney, de la propédeutique : lorsque je suis arrivé à la Délivrance, il y avait dans cette maison 11 jeunes en attente de séminaire !

Comme cela ne suffisait pas, on lui donne, une année plus tard, la charge de la cure de la paroisse Notre Dame de la Délivrance, qui était alors en situation d’urgence. Les paroissiens de la Délivrance se souviennent de ces six années avec le père Sami comme curé, qui leur répétait de dimanche en dimanche « La paroisse, c’est une grande famille », et c’en était devenue une ! On se souvient encore des célébrations du « centenaire de l’église » en 1997. Parti au Canada à la recherche de nouvelles méthodes pour donner les Exercices spirituels, il revient pour exercer, cette fois, à Saint Francois-Xavier, dans les hauts de Saint Denis, la charge de curé pendant des années ; ce qui ne l’empêche pas d’assurer d’autres initiatives en liaison avec la Résidence.

C’est ce foisonnement apostolique, son ouverture à l’avenir, sa disponibilité pour le lendemain qui ont caractérisé le travail de Sami, notre compagnon.

Toujours en route pour une nouvelle étape, c’est en route, pendant un voyage, un pèlerinage et un projet de retraite à Lourdes qu’il effectue cette nouvelle étape auprès du Seigneur. Etape imprévue peut-être mais préparée par tout l’amour de Dieu qu’il a manifesté et tout l’amour que Dieu lui a offert…

Ta tâche, Sami, n’est pas terminée. Tu peux continuer, de là-haut, ce que tu as déjà entrepris ici-bas. Prie pour nous le Seigneur ; que nous puissions, à notre tour, à ton exemple, devenir nous aussi de bons ouvriers pour la moisson du Seigneur.

P. Louis Dattin sj,
Saint-Denis – La Réunion

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