Personnalité riche et attachante, Simon DECLOUX eut une vie bien remplie, tout entière tournée vers le Christ et la Compagnie. Malgré ses nombreux talents et les hautes responsabilités qui lui furent confiées, il est resté un homme simple, souriant et accueillant.

Simon DECLOUX est né à Petit-Rechain, en Province de Liège, le 30 novembre 1930. Après ses études au Collège Saint-François-Xavier de Verviers, il entre dans la Compagnie de Jésus le 14 septembre 1948. Ordonné prêtre le 6 août 1958, il fait une thèse de doctorat en philosophie à Rome, sur la pensée d’Emmanuel Levinas.

Dès 1962, Simon rejoint Eegenhoven (Louvain). Brillant professeur, il enseigne la théodicée et l’histoire de la philosophie ; il exerce différentes responsabilités dans la formation des jésuites belges, tâche délicate dans la période de l’après-Concile : il y manifeste une sage et paisible ouverture qui lui vaut l’estime égale de ses jeunes confrères et de ses supérieurs. Il sera en outre Provincial de Belgique méridionale dès 1970, insufflant un grand dynamisme à la Province.

Après cinq ans de ce mandat, il est appelé à Rome et devient délégué du Père Général Pedro Arrupe pour les maisons internationales (notamment l’Université Grégorienne et l’Institut Biblique). Il assume cette tâche de 1975 à 1983. C’est à cette époque qu’il rencontre les fondateurs de la communauté Sant’Egidio, dont il accompagne les débuts et à laquelle il restera très attaché. Lors de la 33e Congrégation générale, en 1983, il devient Assistant général, Assistant régional pour l’Europe occidentale et admoniteur du Père Kolvenbach, récemment élu Supérieur général. Il exercera ce service jusqu’en 1995. Durant cette période, il sillonne le monde entier, aidé par sa vaste connaissance des langues (il maîtrise le français, le néerlandais, l’italien, l’allemand, l’anglais, l’espagnol et, plus tard, le lingala…).

Après vingt années romaines, Simon est envoyé en République Démocratique du Congo, et devient recteur du scolasticat et de la Faculté de philosophie de Kimwenza. À ses charges académiques (professeur de philosophie, doyen de la Faculté), il joint d’autres importantes responsabilités : instructeur du Troisième An, consulteur de Province. En 2001, toujours à Kimwenza, il passe du scolasticat au Centre spirituel dont il sera le supérieur et le directeur jusqu’en 2009. Ses capacités intellectuelles mais aussi sa simplicité de vie, son sens de pauvreté et sa discrétion, presque jusqu’à l’effacement, suscitent l’admiration de tous.

En 2009, il rentre en Belgique et rejoint la communauté du Bellarminum. Il collabore à la Nouvelle Revue Théologique et donne les Exercices spirituels avec une sagesse toute personnelle et selon une véritable « pédagogie de la liberté ». Parmi ses publications, on retrouve notamment les quatre « retraites de huit jours » à l’écoute des évangiles. Ces ouvrages ont été traduits en anglais et en espagnol.

Dès 2016, Simon partage la vie des compagnons à la communauté Saint-Claude La Colombière. Bien que diminué par les atteintes de l’âge, il a gardé jusqu’au bout la profondeur de la prière et une grande douceur dans les relations. Il s’en est allé paisiblement le 9 avril.

Caroline JEUNECHAMPS-THIENPONDT (service de communication à Bruxelles)
et Jean-Marie FAUX sj (Bruxelles-La Colombière)