Pierre Ceyrac ou la grâce d’aimer
Il révélait Jésus par sa personne : tel est le sentiment de ceux qui ont eu la chance d’approcher un jour Pierre Ceyrac (1914-2012), considéré aujourd’hui par beaucoup comme un saint.
Né dans une grande famille de notables de Corrèze, entré à dix-sept ans au noviciat des jésuites, il était parti à vingt-trois ans pour l’Inde qui l’attirait depuis toujours. C’est dans ce pays tant aimé qu’il devait mourir presque centenaire, après des décennies consacrées à vivre avec et pour les plus pauvres. Entre temps, il avait fait une parenthèse de treize années dans les camps de Thaïlande, au secours des réfugiés cambodgiens fuyant le génocide.
De cette vie entièrement offerte, Anne-Sophie Constant nous livre l’essentiel en allant chercher, au-delà d’une action humanitaire en elle-même remarquable, la « grâce d’aimer » qui a toujours habité cet homme humble et ouvert à tous. Ainsi nous est-il permis de pénétrer la spiritualité incarnée que Pierre Ceyrac résumait d’une phrase qui exprime la radicalité de son engagement : « Tout ce qui n’est pas donné est perdu. »
Article publié le 4 mars 2020