Témoignage de Béatrice Brocart, enseignante à Saint-Mauront

« La semaine jésuite a démarré par la mobilisation de tous les élèves, de la petite section à la 3ème, réunis pour l’occasion. Un poisson, logo de l’école, avait été tracé au sol, et chaque classe est venue s’installer à son emplacement, selon une chorégraphie savamment orchestrée par les directrices. Quelques photos, un mot d’accueil… et place à l’imprévu de la rencontre.

Une école de quartier jésuite

La semaine précédente avait vu fleurir sur les murs des couloirs des kakémonos de quelques spécimens de cette curieuse tribu (saint Ignace de Loyola, saint François Xavier ou encore saint Pierre Favre), une banderole avait été fixée sur la grille du parking, affirmant au su et au vu des passants que cette école de quartier bien connue de tous avait pour ambition de former des filles et des garçons « pour les autres », une autre avait été suspendue à une fenêtre sur laquelle figurait cette phrase sibylline : « en todo amar y servir ». Tout cela ne nous avançait guère…

Heureusement, jour après jour, témoignages et temps spirituels ont émaillé l’emploi du temps des élèves : les échanges ont permis à chaque classe de faire un bout de chemin avec l’un ou l’autre des intervenants.

Un travail d’ethnologues

Cette semaine a été pour nous l’occasion de faire un travail d’ethnologues. Nous sommes désormais en mesure d’affirmer que rien ne ressemble moins à un jésuite qu’un autre jésuite. Jésuite à guitare, jésuite blouson noir, jésuite venu d’Asie, grand jésuite, jésuite magicien… difficile de tous les nommer, mais ce qui est certain, c’est qu’il y en a eu pour tous les goûts.

Le jésuite, autant qu’on puisse en juger et sans gommer la singularité de chacun, est un personnage sympathique, ouvert à la rencontre, créatif et pédagogue. Ne faut-il pas de la finesse et même un certain talent pour témoigner de l’appel reçu à un public ouvert à la dimension spirituelle de l’existence, mais peu rompu aux réalités ecclésiales ? Défi relevé avec brio !

Place aux festivités !

Mardi, à l’occasion de la journée de l’élégance, le survêtement a été supplanté par le jean. Les ainés que nous sommes, de leur côté, ont tenu eux aussi à marquer le coup.

Nos élèves ont du talent ; toute latitude pour l’exprimer leur a été donnée jeudi : ateliers « connaissance de soi », « origami », « poésie » … se sont succédés.

L’évènement le plus marquant et le plus fédérateur restera sans doute la réalisation d’une vaste fresque street art sur le triste mur qui délimite le fond de la cour. Œuvre réalisée par des élèves volontaires, sous la direction de Cyril, pilier de la vie scolaire, qui a révélé pour l’occasion son âme d’artiste. Pour mettre la touche finale au projet, nous avons tous été invités à « tagger » notre prénom : joie de venir inscrire le mien, parmi des dizaines d’autres.

Un flash mob informel est venu clôturer la journée : nous avons repris et gestué avec plus ou moins de succès « Allons au large », hymne du rassemblement « Au large avec Ignace », de la Toussaint 2021. Et c’est ainsi, à peu de choses près, que s’est achevée la première semaine jésuite à Saint-Mauront. »

Béatrice Brocart, Enseignante au Collège Saint-Mauront

Témoignages d’élèves de 5e du Collège Saint-Mauront

« Quand on s’est tous rassemblés, on était énorme avec le Primaire. On voyait la joie de tout le monde : c’était incroyable. » (Ashraqat)

« Le fait de se retrouver à l’extérieur tous ensemble nous a fait vivre un moment de fraternité et de convivialité avec des jésuites. » (Idris)

« J’ai aimé la journée témoignages, car ça m’a appris énormément de choses sur les jésuites. Avant, je ne savais rien par rapport aux jésuites et je pensais que ce Collège était seulement un Collège catholique, mais je me suis trompée. J’ai compris qu’un jésuite consacre sa vie à la religion, il ne se marie pas, la plupart veulent devenir prêtre. » (Omayma)

« Les jésuites nous ont raconté leur histoire, leur parcours, leur expérience, leurs pratiques, leur ambition, leur philosophie, leur mission et leurs sentiments. C’était pour moi vraiment très intéressant et très touchant. » (Aya)

« J’ai appris à dessiner selon les figures demandées. Les dessins de mes camarades me dévoilent leur personnalité, leurs goûts et tout ce qu’ils aiment dessiner. » (Lyna)

« Avec Mme Brocart, j’ai beaucoup aimé car on pouvait s’exprimer, dire notre rêve ! On a aussi dessiné notre héros ! » (Nourhene)

« Quand le résultat final a été terminé, j’ai trouvé ça très joli, très créatif, très moderne, très captivant… Cyril a transformé un mur blanc, vide et triste en mur coloré, rempli et joyeux ! Mais le meilleur dans tout ça, c’est qu’on pouvait écrire nos prénoms : je l’ai écrit et je sais que ça restera pour toujours ! Les prénoms de mes amies et le mien resteront écrits sur ce magnifique mur, et nous allons passer nos années avec ce très beau souvenir ! » (Salma)

« La visite du jésuite Tang qui nous a appris quelques mots vietnamiens comme « Chao Bà » qui veut dire « Bonjour, Professeur » »