Portrait : P. Kostia de Leusse sj
Jésuite à Toulouse, le P. Kostia de Leusse sj est aumônier d’étudiants, à Icam et à l’école d’Agronomie de Purpan. Il retrace son parcours au service des jeunes et de l’enseignement supérieur.
Son portrait écrit
Après deux orientations post-bac difficiles, j’ai le courage et l’audace d’aller vers mon désir profond : la psychologie à l’École de Psychologues Praticiens (Paris), où je suis diplômé en 1999. La vie à l’aumônerie de la fac d’Assas a été le fil rouge de mes années étudiantes. J’y ai eu la joie de collaborer à l’organisation d’un colloque sur le dialogue interreligieux, dont deux conférences sur le bouddhisme.
Devenu psychologue, riche de la fidélité des amis de l’aumônerie et des projets vécus ensemble, je me suis engagé comme religieux en septembre 2000. Il me fallait un Ordre capable de supporter ma spécialité sans crainte. Quatre figures de jésuite ont été appelantes en tant que modèles d’inculturation entre leur champ de spécialité et leur foi : Éric de Rosny, ethnologue inculturé, Denis Vasse, psychanalyste, Bernard Senécal, spécialiste du bouddhisme, et mon grand-oncle Hubert de Leusse, missionnaire en Égypte auprès des étudiants.
Par les missions reçues de la Compagnie de Jésus, de magnifiques expériences de vie m’ont été offertes, au-delà de mes espérances les plus folles. Envoyé comme régent à l’école jésuite de Marseille (École de Provence), je deviens préfet adjoint des secondes. C’est pour moi un signe de confiance, tandis que la Compagnie m’autorise à approfondir mon chemin psychanalytique personnel. Dans cette mission, je découvre à la fois mon goût pour la psychopédagogie, l’aide à l’orientation et la formation à la communication (communication non violente et Process com). J’y reste au total neuf ans en deux périodes. Dans l’intervalle, pour mon apostolat de second cycle, au Centre Laennec de Paris, j’ai accompagné des étudiants à leurs concours de première année de médecine et des médecins stagiaires dans la relation soignant-soigné. Entouré des lycéens de Provence, j’ai été ordonné en 2013 à Saint-Victor à Marseille.
Malgré ma santé fragile, l’imprévu de Dieu a été mon envoi au Cambodge pour des camps d’été. Cadeau de vie, ce fut pour moi une expérience spirituelle. Je reçus un appel intérieur à inventer le programme Magis Promesse Cambodge (MPC). Celui-ci consiste en une expérience interculturelle originale pour les étudiants français et cambodgiens. Les Cambodgiens y découvrent le goût de servir les enfants de leur propre pays par des ateliers de lecture lors de camps d’été de style mixte entre le Mouvement Eucharistique des Jeunes (MEJ) et scouts. Aujourd’hui, d’anciens étudiants cambodgiens, devenus jeunes professionnels, reviennent se mettre au service du programme MPC et me proposent leur aide pour le faire perdurer.
Mon Troisième An se déroula au Sri Lanka ; il a été suivi d’un temps de recherche interreligieuse bouddhique en Corée. À mon retour, je suis nommé aumônier à la paroisse étudiante de Toulouse ainsi qu’à l’Icam et à l’école d’Agronomie de Purpan. Le Seigneur continue à me combler !
Cet article a paru dans la revue Échos jésuites (hiver 2019), la revue trimestrielle de la Province d’Europe Occidentale Francophone. L’abonnement, numérique et papier, est gratuit. Pour vous abonner, merci d’envoyer votre mail et/ou votre adresse postale à communicationbxl [at] jesuites.com.