Porte-parole francophone de la Conférence des évêques de Belgique, le P. Tommy Scholtes sj témoigne de son parcours et de sa vocation au service de l’Église et de la société.

Tommy Scholtes Dès mon ordination, en 1985, j’ai été plongé dans le monde des médias en Belgique. Étudiant en droit et chroniqueur pour une page « jeunes » du journal L’Avenir de Namur, j’avais déjà suggéré de rédiger un article sur Taizé en 1974 pour l’ouverture du Concile des jeunes. Pendant deux ans au séminaire diocésain de Namur, puis dans ma formation jésuite, je n’ai cessé « d’annoncer ». En 1985, je réalise des reportages sur le voyage du pape en Belgique, au Luxembourg et aux Pays-Bas – je suis Néerlandais de naissance. Les évêques aussi lisent les journaux… et ils feront appel à mes services par la suite. Agence de presse catholique, puis création de la radio RCF en Belgique… Cela fait pas mal de boulot et, surtout, des expériences riches de rencontres en tous genres. Aujourd’hui porteparole de la conférence épiscopale en Belgique, je lis, je vois, j’entends, je surfe, je tweete… en pensées, en paroles, par action et parfois… par omission. L’Église et la Compagnie de Jésus participent au concert pas toujours symphonique (hélas !) de l’actu. Le pape François aide bien ! J’ai gardé des activités pastorales pour équilibrer l’apostolat. Parler ne peut aller sans célébrer. Célébrer ne peut aller sans méditer personnellement, en se nourrissant des joies et des peines, celles des familles, des amis ou encore du monde de la souffrance que sont les hôpitaux et les prisons. Vivre pleinement les relations d’amitié, les rencontres de la vie réelle, partager les drames humains comme les joies… De longue date, je célèbre la messe dans une prison et y rencontre des détenus ; je participe aussi à l’aumônerie de la Clinique universitaire Saint-Luc de Bruxelles. Et me voici, depuis peu, chapelain – « préfet », dit-on en Belgique – de l’église du collège Saint-Michel de Bruxelles, après 25 ans de vie paroissiale. L’Église reste frileuse devant les médias. S’exposer n’est pas simple. Les critiques, justifiées ou non, sont parfois violentes. Elles demandent de notre part, consacrés et personnes engagées dans l’Église, de vivre en adéquation avec l’Évangile et avec le message que nous aimons transmettre. Et les opinions des uns et des autres sont tellement diverses qu’il existe un pluralisme en Église où la communion interne est parfois tendue. Vive « l’œcuménisme catholique » à construire. Vraiment, le jésuite, « homme pour les autres », est appelé à vivre « aux frontières ».

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Cet article est issu de la revue Échos jésuites (printemps 2018), la revue trimestrielle de la Province d’Europe Occidentale Francophone. L’abonnement, numérique et papier, est gratuit. Pour cela, merci d’envoyer votre mail et/ou votre adresse postale à communicationbxl [at] jesuites.com.

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