Portrait : Theodore Kodidis sj

Le P. Theodore Kodidis est directeur du Centre spirituel d’Inoï et membre de la communauté d’Athènes. Portrait d’un jésuite oriental.

Je suis originaire de Macédoine, au nord de la Grèce, où une petite communauté grecque catholique de rite oriental a survécu aux sanglants bouleversements du 20e siècle. L’héritage du rite oriental et le sentiment d’appartenance à une minorité imprègnent ma vie et ma sensibilité.

Après mes études à Athènes, j’ai pris le chemin du Collège pontifical grec de Rome, puis fait des études de philosophie à l’Université pontificale grégorienne… chez les jésuites, auxquels je ne portais guère d’intérêt à l’époque. Après quatre années romaines, je choisis de partir sous d’autres cieux. Je débarque en Belgique, muni de ma seule valise, mais riche de mes rêves et d’un grand désir de liberté. De petits miracles aidant, je reste quatre années sur le campus de Louvain-la-Neuve, pour un parcours de philosophie et de théologie.

Mon désir d’annoncer le Christ se fait plus concret et je rentre à Athènes. Je frappe alors – ou enfin, diraient certains – à la porte de la Compagnie de Jésus, convaincu par sa solide formation, sa vie communautaire et son engagement dans le monde et la culture. Me voilà donc, à 27 ans, au noviciat, à Lyon. Contre toute attente, ce temps exigeant a été infiniment riche de grâces : temps de structuration personnelle et de progrès humain et spirituel, autant de fruits pour lesquels je suis très reconnaissant.

Après les études au Centre Sèvres (Paris), je suis ordonné diacre et prêtre à Athènes, en 1988. Se succèdent des années en paroisse, notamment au service de la jeunesse. Directeur de revue pendant la période troublée de la guerre en ex-Yougoslavie, j’ai souhaité apporter une parole lucide et indépendante face aux élans nationalistes et identitaires.

À Athènes, des fidèles de tous horizons

Malgré les changements de responsabilités, je poursuis, depuis 20 années, mon engagement dans la préparation au mariage pour le diocèse d’Athènes. J’accompagne de jeunes couples, souvent mixtes et issus de milieux sociaux variés, qui, sans être hostiles à Dieu, rencontrent souvent un prêtre pour la première fois. Ces échanges sont alors une occasion d’évangélisation et d’invitation à une vie spirituelle personnelle. Au cours de ce siècle, la société grecque a profondément évolué. Elle est marquée par des vagues migratoires successives. L’Église catholique locale en est témoin, accueillant en ses murs les fidèles de tous horizons. À ce défi s’en greffent d’autres, comme la crise économique ou les troubles avec notre voisin de l’est.

Rester lucide, saisir la vérité de notre société, m’engager dans un chemin de vie réellement chrétien : tels sont les objectifs que je continue de poursuivre.

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Cet article est paru dans la revue Échos jésuites (automne 2020), la revue trimestrielle de la Province d’Europe Occidentale Francophone. L’abonnement, numérique et papier, est gratuit. Pour vous abonner, merci d’envoyer votre mail et/ou votre adresse postale à communicationbxl [at] jesuites.com.

Article publié le 29 septembre 2020

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