Rapport de synthèse du GIEC : « Nous arrêter pour considérer ce qui se passe dans notre maison commune »
La synthèse du sixième rapport d’évaluation du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) a été publiée ce lundi 20 mars 2023. Présentation de cette synthèse par Gabrielle Pollet, Responsable de la transition écologique au sein de la Province.
« Le climat est un bien commun, de tous et pour tous », écrit le Pape François dans Laudato si’. Désireux de prendre soin de ce bien commun que nous savons en danger, nous pouvons nous mettre à l’écoute des scientifiques qui viennent de transmettre au monde une alerte importante.
À l’écoute des experts sur l’évolution du climat
Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a publié le 20 mars un rapport de synthèse achevant son sixième cycle d’évaluation, entamé en 2015. Le GIEC dépend de l’ONU, et rassemble des centaines de scientifiques du monde entier. Il ne fait pas lui-même de recherche, mais synthétise des milliers de publications scientifiques. Depuis 1990, il publie tous les 5 à 8 ans des rapports d’évaluation sur l’état des connaissances sur le changement climatique. Le rapport qui vient de paraître synthétise les travaux menés par le GIEC au cours des 8 dernières années, dont nous avons régulièrement entendu parler au fur et à mesure de la publication des rapports intermédiaires. Ce rapport de synthèse constitue la référence scientifique mondiale sur le climat.
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« Ce qui se passe dans notre maison commune » (Laudato si’, chapitre 1)
Prêter une oreille attentive à la voix de ces scientifiques est une manière de « nous arrêter pour considérer ce qui se passe dans notre maison commune », comme nous y invite le pape François dans Laudato si’. Regrettant le « manque d’intérêt » voire la « négation du problème » qui entravent la résolution de la crise écologique, le pape nous invite à « prendre en considération les meilleurs résultats de la recherche scientifique disponible aujourd’hui », afin de les prendre comme base pour un parcours éthique et spirituel de conversion écologique. Il nous appelle à une nouvelle solidarité universelle par laquelle nous pouvons tous collaborer à la sauvegarde de la création (Laudato si’, 14 à 17). Ouvrir notre intelligence à l’alerte que transmettent au monde les auteurs du GIEC est une manière de répondre à cet appel.
« Prendre une douloureuse conscience » (Laudato si’, 19)
Le rapport du GIEC établit la réalité du changement climatique, ainsi que son origine humaine. Le climat s’est réchauffé de 1,1°C par rapport à la période 1850-1900 et continue à se réchauffer. Les conséquences du changement climatique pèsent dès aujourd’hui sur l’humanité et la planète, notamment par des épisodes météorologiques extrêmes, des pénuries alimentaires et d’eau, la mise en danger d’écosystèmes et la disparition d’espèces.
« Oser transformer en souffrance personnelle ce qui se passe dans le monde » (Laudato si’, 19)
Si nous continuons sur notre trajectoire actuelle, le réchauffement climatique atteindra +3,2°C en 2100. Chaque dixième de degré supplémentaire intensifie à la fois les risques liés au changement climatique, et la probabilité de changements abrupts et/ou irréversibles appelés « points de bascule ». Inversement, chaque dixième de degré de réchauffement évité réduit les risques pour la vie humaine et pour les autres créatures vivantes : tous les efforts entrepris pour réduire nos émissions afin de contenir le réchauffement ont donc du sens. Les actions en ce sens s’inscrivent dans un fort enjeu de justice sociale et de solidarité, puisque les populations les plus vulnérables au changement climatique sont celles qui en sont les moins responsables.
« … et reconnaître la contribution que chacun peut apporter » (Laudato si’, 19)
Nous connaissons déjà les solutions efficaces et disponibles à court terme pour une réduction rapide et forte des émissions de gaz à effet de serre. Énergies renouvelables en remplacement des énergies fossiles, sobriété, coopération internationale : le rapport du GIEC l’affirme, nous avons les outils, et les capitaux mondiaux sont suffisants pour les mettre en œuvre. Ce qui manque désormais, c’est une prise de conscience généralisée qui conduise à un passage à l’action, dans lequel les gouvernants ont en particulier un rôle crucial.
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Que pouvons-nous faire ?
Nous pouvons « nous arrêter pour considérer ce qui se passe dans notre maison commune », en prenant par exemple 10-15 minutes pour prendre connaissance des principaux enseignements de ce rapport de synthèse publié par le GIEC. Les documents du GIEC sont disponibles ici (en anglais) mais de nombreuses analyses plus aisées à lire sont disponibles. En voici par exemple quelques-unes :
- L’article de Vert ;
- L’article du Réseau action climat ;
- L’article plus détaillé de Bon Pote.
Nous pouvons aussi nous aider des fiches Ecojesuit pour envisager des changements de pratiques dans notre quotidien :
- L’ensemble des fiches peuvent être consultées sur cette page.
Les fiches consacrées aux déplacements et à la consommation de viande traitent de deux des actions les plus efficaces pour réduire nos émissions individuelles de gaz à effet de serre.
Gabrielle Pollet, Responsable de la transition écologique au sein de la Province jésuite EOF
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Article publié le 22 mars 2023