Retour sur le Congrès du MCC avec le P. Bertrand Hériard-Dubreuil sj, aumônier
Bouleversé par le Covid, le Congrès du MCC (Mouvement Chrétien des Cadres et Dirigeants) s’est déroulé en trois étapes, sur le thème « Passeurs d’avenir ». Après Marseille, l’étape finale des 24 et 25 septembre de Nantes revisitait les engagements et prises de responsabilités. Deux questions à Bertrand Hériard-Dubreuil, aumônier national du MCC.
Que retenez-vous de ce Congrès ?
Comme beaucoup de participants, je retiens tout d’abord les mots du Provincial, le P. François Boëdec sj, soulignant la joie pour les jésuites de se retrouver en famille. J’ai aussi été marqué par la table-ronde réunissant Jean-Claude Lurieux, diacre et membre du comité exécutif de la SNCF, Elena Lasida, Professeur à l’ICL et spécialiste de l’économie sociale et solidaire, et Véronique Fayet, Présidente d’honneur du Secours Catholique.
Mais aussi les 27 ateliers thématiques : conçus par des membres du MCC, ils ont initié de vrais débats de fond. Une dizaine de jeunes de Chrétiens en Grandes Ecoles (CGE) ont par exemple interpellé des participants plus âgés pour leur demander s’il valait la peine de faire comme eux et « entrer dans le système » !
J’ai animé un atelier d’initiation au discernement, qui était une traduction séculière des Exercices spirituels. L’atelier a affiché complet avec 34 participants. Les plus de 100 candidats montrent une appétence pour les outils ignatiens si on les traduit dans une langue plus moderne que celle du XVIe siècle. J’ai aussi beaucoup apprécié le spectacle monté par le Mouvement Eucharistique des jeunes (MEJ) « De François à François », fruit du rassemblement de Marseille. C’est fort d’écouter des enfants et adolescents dire des mots que des adultes ont du mal à prononcer, tels que « ce n’est pas mon fardeau que je porte à l’épaule, c’est ma sœur ».
Le Congrès était aussi un temps pour dessiner le futur du mouvement. Comment cela s’est-il traduit ?
Cela s’est vécu de façon ludique à travers un Serious game. Les participants avaient en main des cartes représentant les freins au développement du MCC (vieillissement, fragilité du mouvement…) et ses différents atouts. La compilation des réponses sera très intéressante pour réinventer le MCC de façon synodale.
Au bout du compte, je tire une grande paix de ce Congrès, paradoxalement parce que nous n’avons pas eu peur d’affronter nos débats internes, notamment entre les membres plus jeunes et plus âgés, et les militants de l’action catholique ou ceux qui cherchent un mouvement de spiritualité. On constate d’ailleurs que les jeunes sont plus demandeurs de cette dimension spirituelle que leurs aînés.
P. Bertrand Hériard-Dubreuil sj
(Communauté de Paris – Assas – Saint Jean de Brébeuf)
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Article publié le 18 octobre 2022