Retour sur la semaine jésuite au collège ND de la Paix à Erpent
La première « semaine jésuite » belge a eu lieu au collège Notre-Dame de la Paix à Erpent en mars 2022 à l’occasion des 50 ans du collège. 35 jésuites ont animé cet évènement, aux côtés des élèves, de leurs parents et de l’équipe pédagogique. Des rencontres enrichissantes pour tous dont témoigne Vincent Sohet, professeur de religion et animateur spirituel du collège.
Une école qui fête ses 50 ans, des élèves et des enseignants autorisés à nouveau à se côtoyer sans masque et une météo au beau fixe : le contexte de cette première semaine jésuite belge était plus que favorable. Mais c’est évidemment la présence de plus de 35 jésuites qui a donné à ces cinq jours leur caractère exceptionnel !
Nous nous étions donné trois objectifs. D’abord, offrir à chaque élève, de la maternelle à la rhéto, l’occasion d’entendre le témoignage d’un ou deux jésuites sur sa vocation ou une expérience de vie particulière.
Quelques jésuites se sont également glissés dans les cours à travers des coanimations préparées au préalable avec certains professeurs de sciences, de langues… Une manière de découvrir les jésuites dans leur diversité et de s’interroger sur ce qu’est la spiritualité ignatienne qui les relie.
Deuxième objectif : célébrer les 50 ans de l’installation de l’école sur le plateau d’Erpent. Le lundi, une course a été organisée au départ de l’ancien Collège, à Namur. Des élèves de toutes les années se sont relayés pour amener un flambeau jusqu’à Erpent, marquant ainsi le début des festivités. En fin de semaine, des célébrations ont été organisées par année à partir d’un spectacle monté par une troupe de rhétoriciens puis autour des figures de saint Ignace de Loyola, de saint Pierre Favre et de saint François-Xavier incarnés par les fameux géants déjà présents lors du rassemblement à Marseille.
Enfin, il s’agissait à travers cette semaine de susciter un climat propice aux échanges en profondeur. La présence en nombre des jésuites, leur disponibilité et leur désir d’aller à la rencontre de chacun ont créé une ambiance très particulière. Au détour d’un couloir ou dans la salle des profs, les conversations se poursuivaient parfois longtemps avec les jésuites, ouvrant sur des questions plus personnelles. Comme si la bienveillance et la sérénité des jésuites avaient rejailli sur l’ensemble de l’école. L’ambiance lors du concert des élèves et lors des ateliers du vendredi après-midi en fut une illustration marquante.
Les parents n’ont pas été oubliés : une conférence (« Les jésuites pour les Nuls ! ») était organisée le mardi soir, à l’initiative de l’Association des Parents et, le jeudi, c’est autour d’un repas avec des enseignants, les représentants des Anciens et un bon nombre de jésuites que les échanges se sont poursuivis. La semaine s’est clôturée par un temps de relecture au cours duquel chacun a été invité à écrire un petit mot aux membres du Collège d’Erpent dans 25 ans. Mais nous espérons bien revoir les jésuites en nombre dans notre école avant cela !
Témoignage de Stéphan de Brabant, directeur du collège
« L’engagement des jésuites a été riche en rencontres, en complicité et en partage d’expériences humaines bienveillantes. Ce retour aux essentiels, aux sources de notre engagement marquera durablement professeurs et élèves… Ce fut un voyage jésuite, initiatique et transgénérationnel où les échanges ont très souvent porté sur les valeurs et les enjeux de notre société. Cette semaine fut une réelle réussite. Elle a mobilisé beaucoup d’énergie positive et a entretenu la flamme qui anime chacun d’entre nous au sein du Collège. Merci à vous, merci à tous ! »
Quelques fioretti recueillis par le P. Michel Gilson sj
« Le passage de la flamme : course-relais entre l’ancienne implantation, aujourd’hui Facultés Universitaires à Namur et la colline d’Erpent. Au départ quelques professeurs et jésuites, ensuite un groupe d’élèves de terminale, puis de 5e… et ainsi de suite jusqu’à l’arrivée au collège où l’école primaire passe le relais à l’école maternelle… et sur le forum rempli de jeunes, la toute petite Anaëlle (3 ans) la main dans la main de Matthew, le grand délégué des rhétoricienss (15 ans de plus) pour allumer le feu à Erpent… Des flammes qui éclairent, des braises qui réchauffent. »
« Ces élèves qui pendant plus de 6 semaines ont construit une barque en bois de 3 m… La barque de Marseille, la nef de Notre Dame de la Paix. Avec la signature de centaines de jeunes sur les planches de la coque. Et ceux-là, parmi les aînés qui ont réfléchi, échangé, préparé et joué à quatre reprises cette belle méditation théâtrale… Comment je vois l’avenir, mon avenir. Et celles-là, ceux-là aussi qui ont osé devant des centaines de condisciples, sur le podium en plein air, chanter et danser parfois une part de leurs engagements et de leur espérance. »
« Des rassemblements de plus grands groupes… Les écoles primaires et maternelle dessinant le 50 de notre anniversaire. La participation des jésuites dans la réflexion sur les projets personnels des élèves de 5e et 6e. Les célébrations pour tous les niveaux, en dialogue avec Ignace… je garde en souvenir ému les 5e primaires en « Exercice spirituel » silencieux, de longues minutes. »
« Lire sur les visages tant d’empathie, durant les temps libres, comme dans les groupes, se dire bonjour, se sourire simplement. Les partages dans les classes… « Tiens, les jésuites n’ont pas tous des cheveux blancs ! » et « Ils ont des expériences si différentes… mais une même passion de la vie ! » »
« Je ne veux pas oublier la participation des parents dans l’organisation de la soirée tout à fait originale « Les jésuites pour les nuls » … ainsi que le souper convivial deux soirs plus tard. Les activités libres du vendredi, la relecture en classe et le verre pris avec les professeurs pour clôturer la semaine. »
« Merci à chacune et chacun… élèves professeurs, personnel éducatif et technique, direction. Merci aux jésuites qui le long d’une semaine ont appris à connaître le collège, à se connaître parfois ; l’Eucharistie qui nous rassemblait quotidiennement était pleine de « vécu ». En tout, aimer et servir, des hommes et des femmes pour et avec les autres…
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La semaine jésuite en chiffres
- 2 sites (Erpent et Godinne), 49 classes secondaires et 35 classes primaires-maternelles,
- 39 jésuites sont passés dans la semaine, entre 1h et 5 jours complets, dont 17 français, 18 belges et 4 venant d’autres pays,
- 117 heures de témoignages ou co-animations en classe au secondaire, 65 heures au primaire d’Erpent,
- 3h de PPE 6e, 6 heures de PPE 5e , 9 spectacles de magie, 2 pièces de théâtre, 1 grand jeu, 1 spectacle de clown, 1 course aux flambeaux, 1 concert d’élèves, 2 soirées pour les adultes, 1 formation pour les profs du primaire, 37 ateliers différents proposés le vendredi, 10 grosses célébrations par degré, 7 messes proposées, 4 prières du matin,
> Site internet du collège Notre-Dame de la Paix d’Erpent
> Site internet des festivités liées aux 50 ans du collège et des anciens élèves du collège Notre-Dame de la Paix d’Erpent
Qu’est-ce qu’une Semaine jésuite?
23 établissements jésuites accueillent en France et en Belgique près de 35 000 élèves, du primaire au supérieur, de l’enseignement général à l’enseignement technique et professionnel.
Durant la semaine jésuite, un établissement scolaire organise des expositions, conférences, ateliers pédagogiques, rencontres conviviales, temps spirituels adaptés à tous les âges, témoignages, repas, animations ludiques et culturelles… Les semaines jésuites sont destinées aux élèves et à leur famille, à la communauté éducative, au personnel administratif, aux bénévoles et aux anciens. Elles permettent u n contact à la fois vivant, ludique, accessible et dense avec la Compagnie de Jésus.
Les semaines jésuites sont ainsi une belle opportunité – notamment là où la Compagnie de Jésus est moins visible au quotidien – pour redire qui elle est, de rappeler les racines spirituelles qui fondent sa pédagogie, ses missions et ses manières de procéder, et surtout de les faire vivre à travers expériences partagées et rencontres.
En savoir + sur les Semaines jésuites
Article publié le 22 mars 2022