Seule communauté de l’Ouest de la France avec celle de Bordeaux, la communauté de Saint-Herblain réunit des jésuites établis en trois lieux. Cela ne les empêche pas d’entretenir une vie fraternelle !

A l’Ouest, quoi de nouveau ?

Notre petite communauté est dite de Saint-Herblain. Mais, bien que constituée de huit membres seulement, elle a la particularité d’être répartie entre trois lieux d’implantation, distants d’au moins 120 km : Saint-Herblain, dans la métropole nantaise, où résident quatre compagnons jésuites ; Le Mans, pour deux autres ; Penboc’h, à proximité de Vannes, pour les deux derniers. Avec une telle configuration, qui nous oblige à des déplacements longs pour nous retrouver, la communauté n’a jamais autant mérité son patronage, celui de Notre-Dame de la Route ! Cette situation particulière tient à l’histoire : trois anciennes communautés à part entière ont diminué en nombre puis ont été regroupées. Pour autant, cette communauté dispersée dans une région vaste représente-t-elle une figure d’avenir pour la présence de la Compagnie de Jésus en province ?

À Saint-Herblain

Le pôle principal de notre communauté demeure basé dans la métropole nantaise. De nombreux apostolats y sont possibles, dans le contexte d’une métropole dynamique, d’une Église vivante et, de plus, bienveillante vis-à-vis de la Compagnie de Jésus. Les jésuites contribuent effectivement à apporter une touche ignatienne à la vitalité de cette Église, en continuité avec des engagements anciens : l’apostolat spirituel, notamment dans le cadre des Chemins ignatiens nantais (voir encart), et l’apostolat auprès des jeunes, autour de l’Icam (Institut catholique d’arts et métiers), école d’ingénieurs et de formation professionnelle. Communauté de Saint-Herblain

Par sa mission principale à l’Icam, le P. Hubert Hirrien sj est engagé auprès de jeunes. Il est aumônier des trois sites de l’Ouest sur lesquels est établie l’école (Nantes, La Roche-sur-Yon et Vannes), en soutien des équipes locales des sites et en relation directe avec les étudiants, les formateurs et les encadrants. Il a étendu sa mission en se mettant au service de l’aumônerie étudiante de Nantes.

L’implantation actuelle de la communauté dans la métropole nantaise se cherche encore. Ayant quitté le centre-ville, en 2002, la communauté a bougé à plusieurs reprises, pour finir par s’installer, il y a maintenant huit ans, dans un pavillon de banlieue à Saint-Herblain. Mais nous sommes dans un entre-deux, ni véritablement insérés dans un quartier, si ce n’est par une petite présence dans la paroisse locale, ni visibles d’un point de vue apostolique. La maison nous permet d’accueillir des compagnons jésuites en séjour ainsi que des groupes en réunion. Son emplacement facilite également les déplacements que requièrent nos apostolats, sur l’axe routier vers Penboc’h ou d’accès rapide à la gare

Au Mans

Nos deux doyens nonagénaires que sont les PP. Joseph Boudaud sj et Noël Barré sj, frappent par leur fidélité aux options qu’ils ont prises, dans la cadre de la Compagnie de Jésus, il y a bientôt 60 ans. Depuis cette époque, en effet, ils sont présents au Mans, d’abord comme prêtres-ouvriers, engagés dans la vie syndicale, associative et ecclésiale. Après avoir habité en HLM, ils ont rejoint l’an dernier un EHPAD en centre-ville, à nouveau en insertion, cette fois-ci au milieu de leurs semblables âgés. Comme du levain du Royaume dans la pâte humaine.

À Penboc’h

Communauté de saint-Herblain Depuis huit ans, le Centre spirituel est porté et animé par près de 200 personnes : bénévoles pour la plupart, salariées pour une dizaine d’entre eux – dont le directeur laïc -, et permanents résidant sur place. Deux compagnons jésuites, les PP. Jean Miler et Olivier Barreau, sont de ceux-ci, formant avec trois ou quatre autres selon les années, laïcs et religieuses, une fraternité originale, doublement mixte. Les compagnons jésuites nantais s’y adjoignent ponctuellement. Ainsi porté ensemble, ce lieu de Penboc’h est une source de joie pour ceux qui s’y associent, comme pour tous ceux qui y passent ou y séjournent, le temps d’une retraite ou d’une célébration dominicale. Certes, la structuration et les articulations d’un tel ensemble restent encore à ajuster et les défis à relever ne manquent pas. Mais c’est déjà une belle figure d’Église qui s’invente là !

Une communauté pour une large région ?

Dans notre dispersion, nous essayons de former une véritable communauté jésuite. L’apostolat spirituel nous est commun et nous donne des occasions de collaboration entre nous. De plus, même s’ils peuvent gagner en fréquence, nos rencontres et nos échanges sont fraternels et nous aident à vivre notre vie de jésuites. Quant à notre présence dans le Grand Ouest ? Elle se fait déjà par le rayonnement régional réel des œuvres auxquelles nous contribuons. Mais, pour être honnêtes, nous sommes peu disponibles pour aller vers nos contemporains, là où ils se trouvent. Nous nous surprenons parfois à rêver aux figures de missionnaires jésuites de l’intérieur, comme Julien Maunoir (1606-1683). Quelles seraient-elles pour aujourd’hui ?

P. Olivier Barreau sj
Supérieur de la communauté de Saint-Herblain