Saint José Maria Rubio
José Maria Rubio y Peralta, jésuite, naît le 22 juillet 1864 à Dalías, Almeria (Espagne), et meurt le 2 mai 1929, à Aranjuez, (Espagne). Son activité pastorale et socio-caritative en faveur des pauvres et laissés-pour-compte de la ville de Madrid le fit surnommer « l’apôtre de Madrid ». Canonisé en 2003 par Jean-Paul II lors de sa visite à Madrid, il est liturgiquement commémoré par la Compagnie de Jésus le 4 mai.
Le P. José Maria Rubio sj (1864-1929) a souvent été appelé « l’apôtre de Madrid », ce qui signifie non seulement le lieu de son apostolat, mais aussi les effets à long terme de son activité. Né à Dalias en Andalousie, il étudie la philosophie, la théologie et le droit canon aux séminaires de Grenade et de Madrid, où il est ordonné prêtre en 1887. Il travaille dans différentes villes du diocèse de Madrid, et aussi dans son séminaire où il enseigne pendant plusieurs années.
Depuis ses années de séminaire, il désire devenir jésuite, mais pour des raisons indépendantes de sa volonté il doit se contenter de se considérer comme « un ami de la Compagnie de Jésus », comme il aime le dire. Finalement il entre au noviciat de Grenade en 1906, après un pèlerinage en Terre Sainte où il vit de profondes expériences spirituelles. Depuis 1911 il vit dans la maison professe de Madrid jusqu’à peu avant sa mort au noviciat de la province en 1929.
Tous ceux qui témoignent au sujet de sa vie et de son ministère reconnaissent unanimement que pendant sa vie on le considère déjà comme un saint. Le jour de sa mort, ils sont nombreux ceux qui se rendent à Aranjuez pour le voir encore une dernière fois. Un des journaux du pays écrit à son sujet : « Pendant les 18 années qu’il a passées à Madrid, il a gagné l’affection de tous. Il réussit à devenir un prêtre humble et modeste de telle façon que sa seule présence, avec son bon naturel et sa gentillesse, le caractérisait comme un saint ».
Formé par les Exercices spirituels, il vit comme quelqu’un « envoyé » par Celui qui l’appelle à vivre et travaille avec Lui, par amour. Malgré sa mauvaise santé, il est infatigable pour le travail apostolique ; cette énergie trouve sa source dans son expérience de longues heures de contact intime avec le Seigneur à la chapelle de la maison. Son amour pour son travail apostolique s’enracine dans sa vie spirituelle intérieure, nourrie par la contemplation de Jésus pauvre et humble. Sa dévotion au Sacré Cœur de Jésus l’amène à passer des heures au confessionnal, où il accueille des enfants prodigues qui cherchent l’étreinte du Père, et il donne des conseils aux nombreuses personnes qui ont recours à lui. Ce jésuite de notre temps vit pleinement l’intégration de la vie contemplative avec la vie active. Sa vie offre un modèle de pasteur dans une grande ville. Sa prédication est simple, sans aucune rhétorique, une expression de ce qu’il sent dans son cœur. Dans le sacrement de réconciliation il insiste surtout sur la miséricorde et la grande bonté de Dieu, révélée en Jésus. Il aime dire à ses pénitents : « Confie ceci à la miséricorde de Dieu ».
Dans les pauvres il reconnaît les préférés du Seigneur et il leur donne volontiers son temps et son énergie, mais, par-dessus tout, il leur montre son amour et son souci. Il se consacre avec ardeur à ce qui est urgent, mais sans oublier le futur des jeunes, pour qui il fonde des écoles et prépare des enseignants laïcs pour s’occuper d’eux. Il prêche des missions populaires et annone la Bonne Nouvelle de Jésus dans les rues et sur les places. Il construit des chapelles et rend l’Eglise présente dans des quartiers pauvres. Son interprétation personnelle lui fait anticiper l’intégration du service de la foi et la promotion de la justice comme une seule mission inséparable.
Tous ceux qui l’approche deviennent l’objet de toute son attention. Il accueille aussi chaleureusement les pauvres que les riches, l’employeur que son travailleur, les nobles que les gens simples. Il les considère comme des fils et des filles de Dieu qui ont besoin de pardon, de pain, d’une oreille attentive ou d’un conseil. Souvent cet accueil devient de la direction spirituelle et débouche sur une invitation à servir les sous-privilégiés. C’est ainsi que des groupes d’hommes et de femmes s’organisent autour de lui, qui collaborent avec ses innombrables initiatives pour secourir les indigents.
Bref, une caractéristique du travail pastoral P. José Maria Rubio sj dans l’esprit de la spiritualité ignatienne est sa « disponibilité ». Il est toujours prêt à abandonner les projets auxquels il se donne pour obéir à la volonté de son supérieur. Il dit alors : « Fais ce que Dieu veut, et désire ce que Dieu fait ».
Des écrits de saint José Maria Rubio
Veux-tu vraiment adorer Dieu ? Reconnais d’abord ta faiblesse : car même la plus splendide adoration de Dieu commence par la connaissance de soi. Si je sais que je suis petit, vil, pauvre… alors se réalise pleinement cette vérité que l’humilité c’est la vérité : car la vérité ne brille jamais plus purement que dans la reconnaissance de notre néant : pourquoi existons-nous ? Que sommes-nous… ? Mais de nous reconnaître petits ne suffit pas si nous ne reconnaissons pas que Dieu est grand. Dans cette expression sacrée sont contenues la totalité de la toute-puissance de Dieu, toute sa sagesse, toute la bonté de Jésus-Christ qui se trouve en son cœur vivant, tel qu’il est au ciel. Quand nous adorons ainsi, nous adorons en esprit et en vérité.
Après avoir adoré, ouvrons notre cœur aux autres sentiments : vous savez bien, en effet, que l’Évangile nous enseigne plusieurs façons d’adorer : et nous exprimons celle-ci aussi bien par une profonde prosternation du corps que par le silence de l’âme. Parfois les larmes, les gémissements et les soupirs accompagnent cette adoration. Ou bien des paroles, expressives de ce que nous ressentons intérieurement, des prières l’accompagnent aussi. Toutes ces manières d’adorer en présence de Jésus caché dans le sacrement sont si excellentes que parfois l’âme ne peut rien faire de mieux que de s’incliner ainsi en présence de Jésus.
« Que faire, me demande-t-on, si je ne trouve rien à dire ? » Il suffit d’adorer et d’espérer. « Mais je ne sais rien dire ! » Je t’en prie, ne t’en attriste pas : le silence lui-même suffit. Aussi longtemps que tu trouveras ton cœur vide et sec, et même si tu ressens tentations et troubles, ne crains pas, persévère dans ton adoration ; cela suffit en effet et doit être estimé une œuvre magnifique devant Dieu. Si pourtant naît ensuite en ton âme un sentiment de reconnaissance envers Dieu, si tu désires de plus grands sacrifices pour Dieu, échauffe ces sentiments que le Saint Esprit suscite en toi et apporte-les tous devant Jésus. Si seulement c’était là notre manière de prier essentielle et quotidienne ! (Escritos del P. José Maria Rubio, Apostolado de la Prensa, Madrid, 1932, pp. 159-160).
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Article publié le 2 janvier 2013