Le P. Modeste Andlauer a été massacré avec son compagnon jésuite le P. Rémi Isoré en 1900 au village de Wuyi en Chine, pendant la rébellion des « Boxers », tandis qu’ils priaient tous les deux dans la chapelle de leur village alors que celui-ci était déjà tombé aux mains de l’ennemi. Les Boxers étaient une société secrète chinoise qui lança une persécution des catholiques en 1898. On estime à 30.000 le nombre de morts par cette persécution.

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Le 3 octobre 2000, étaient canonisés par Jean-Paul II à Rome cinquante-six martyrs morts en 1900, victimes de la révolte des « Boxers ». Le 20 juin, au village de Wuyi, les Pères Modeste Andlauer, né à Rosheim (région de Strasbourg) en 1847 et Rémi Isoré, né à Bambecque (région de Lille) le 22 juillet 1852, ont été massacré et leurs têtes suspendues aux remparts de la ville. Un mois après, les Pères Léon Mangin et Paul Denn meurent eux aussi massacrés par les « Boxers ». Arrivé en Chine en 1882, le P. Léon Mangin est d’abord curé de la section de Ho-Kien-Fou, puis de celle de King-Tchéou dont faisait partie Tchou-Kia-Ho, où il meurt martyr. C’est en effet dans l’église de ce village que, le 20 juillet 1900, les bandes de « Boxers », aidés par l’armée régulière, massacrent les chrétiens, qui, pour se défendre, s’y sont réfugiés sous la conduite de leur curé et de son adjoint au village voisin de Koutcheng, le P. Paul Denn.

Note : la Province d’Europe occidentale francophone fait la mémoire de ces jésuites martyrs le 9 juillet, selon le calendrier propre de la Compagnie de Jésus.

Biographie détaillée du P. Modeste Audlauer

© Tableau de Modeste Andlauer peint par Jeanne Schutz en 1955 présent dans le choeur de l’église Siant-Etienne de Rosheim. La Communauté de paroisse du Rosenmeer en Alsace est sous le patronage du saint

Les P. Modeste Andlauer (1847-1900) et Rémy Isoré sont les premiers jésuites à être massacrés par le mouvement d’expulsion des étrangers de Chine et de persécution des catholiques et, qui suit le coup d’état de 1898, quand l’Impératrice Douairière Ci Xi emprisonne son neveu, le jeune Empereur Guangxu. En 1558, la Chine a signé avec la France un traité qui autorise les missionnaires catholiques à entrer en Chine, et, depuis lors, l’Eglise de Chine est florissante. Mais certains chinois sont hostiles aux catholiques, parce qu’ils ne participent pas aux festivals publiques en l’honneur des divinités chinoises. Les sentiments anticatholiques et anti-étrangers débordent à la fin du siècle quand un mouvement quasi-religieux connu sous le nom de Yihe Tuan lança un mouvement de destruction systématique de l’Eglise. Les anglais lui donnent le nom de « Boxers », parce qu’un entrainement intensif de gymnastique fait partie de leur formation. Pendant la période de violences connue comme la Rébellion des Boxers près de 30.000 catholiques sont massacrés, dont quatre jésuites : Modeste Audlauer, Rémi Isoré, Léon Mangin et Paul Denn.

Maison natale de Modeste Andlauer prise par Mr Muller

Le P. Rémi Isoré est né en France où il fait des études pour devenir prêtre diocésain, mais il décide de se faire jésuite avant d’être ordonné. Il entre au noviciat à Saint-Acheul en 1875 et il est envoyé en Chine en 1882. Après encore quatre années de formation, il a est ordonné prêtre. Le P. Modeste Andlauer est de quatre ans plus âgé que son compagnon et est né en Alsace. Il entre au noviciat en 1872 et est ordonné prêtre avant d’être envoyé en Chine en 1882.

Quand la rébellion des Boxers éclate, le P. Rémi Isoré est à la mission de Weixian, dans le district de Zhili, dans la région de Tianjin. Il quitte momentanément sa mission pour se reposer un peu dans une autre communauté jésuite, quand la nouvelle se répand que les Boxers se trouvent tout près de Weixian. Le P. Rémi Isoré ne veut pas laisser ses ouailles seules au moment de ce grave danger et il décide de retourner à sa mission. Quand il arrive au village de Wuyi, il voit l’étendard des Boxers à l’entrée, montrant qu’ils sont à l’intérieur. Les Boxers sont venus délivrer certains de leurs compagnons qui ont été capturés et emprisonnés là pendant l’hiver précédent.

© Plaque commémorative à Rosheim dans le Bas-Rhin – Wikipedia

Le P. Rémi Isoré décide de rester avec son confrère jésuite. L’après-midi du jour suivant, les deux jésuites entendent des coups de sabre sur la porte d’entrée de leur résidence. Ils se réfugient à la chapelle et ferment la porte à clé derrière eux, mais les Boxers brisent facilement et la porte d’entrée et celle de la chapelle. Ils trouvent les deux prêtres en prière, à genoux par terre, et les massacrent immédiatement à coups de lance. Après, ils leurs coupent la tête et exposent celles-ci à l’entrée du village, comme un avertissement brutal de ce qui attend les chrétiens qui refuseront de retourner à la religion de leurs ancêtres.

Source : Curie générale des jésuites à Rome
Initialement regroupé et édité par: leP. Tom Rochford sj
Traducteur: Guy Verhaegen