Sapiens : nul n’échappe à l’origine – P. Jean-Pierre Sonnet sj

Nul n’échappe à l’origine, personne
n’est affranchi de l’histoire de l’espèce. 
C’est peu dire de nos gènes qu’ils ont un passé 
tenace et millénaire, inscrit dans nos mémoires, 
tapis dans nos réflexes, prompt au bonheur. 
Homo Sapiens sera toujours un revenant. 
Il l’est dans les textes que voici, où il pointe la tête, 
fait signe de la main, partage le secret d’une vie 
précaire et endurante. Tel un maître de sagesse, 
il enseigne : en chacun se répète l’histoire de l’espèce.
Dans les proses qui suivent, « il(s) », « elle(s) », « eux »
seront toujours ces parents lointains, Sapiens ou, 
quelque fois, Neandertal. Ils, elles, eux, qui marchent 
sur nos pas lorsque nous arpentons le monde. 
Ils nous rattrapent, nous dépassent, nous précèdent. 
Ils en savent long, ils viennent de loin.

La droiture de Dieu

L’homme se dresse, oscille sur ses pieds,
s’enracine et s’élève dans l’éclaircie du lieu. 
Il emprunte aux pins, aux mélèzes,
et aux cèdres—aux graminées d’abord—
la verticale de l’être, la droiture de Dieu.