Semaine pour l’Unité des Chrétiens : éclairages du P. Michel Fédou sj

Le P. Michel Fédou sj, lauréat du prix du Cardinal Grente de l’Académie française (2023) et du prix Ratzinger (2022), est co-titulaire de la chaire de théologie œcuménique des Facultés Loyola Paris et membre du « Groupe des Dombes » et du Comité mixte de dialogue théologique Catholique-Orthodoxe en France. Il partage ses réflexions de théologien pour la semaine de prière pour l’unité des chrétiens qui marque en 2025 le 1700^eanniversaire du premier concile œcuménique de Nicée.

Qu’a apporté le Concile de Nicée, dont l’Église fêtera les 1700 ans en 2025 ?

Premier concile de l’Église, Nicée fut le berceau d’une foi chrétienne affirmée avec la reconnaissance de la consubstantialité du Christ. À l’approche de l’anniversaire des 1700 ans du concile de Nicée, Mgr Etienne Vetö et le P. Michel Fédou sj rappellent, dans un article de Famille chrétienne (du 2 janvier 2025) la modernité et les enseignements pour l’Église aujourd’hui.

« Le Concile de Nicée a promulgué ce symbole de foi en complétant ceux qui existaient déjà auparavant, comme celui de Jérusalem notamment. Quelques années plus tard, en 381, le Concile de Constantinople reprendra le texte du Concile de Nicée, pour répondre aux contestations sur la divinité de l’Esprit saint, et confirmer la nature pleinement humaine et pleinement divine du Christ. » […] « Face à ces affirmations fortes, il a fallu un temps de réception et d’acceptation assez long. Il a fallu plusieurs décennies pour résoudre ces crises, jusqu’au concile de Constantinople en Orient. En Occident, l’Arianisme a perduré plus longtemps, jusqu’au VIe voire VIIe siècle. « Le Concile a promulgué la consubstantialité de Jésus, mais n’a pas argumenté. Ce sont les théologiens comme Athanase d’Alexandrie, et les pères cappadociens comme Basile de Césarée ou Grégoire de Nysse et Grégoire de Nazianze, qui l’ont fait ensuite. » > Lire la suite de l’article (réservé aux abonnés)

« Demeurez en moi comme je demeure en vous » : méditation pour KTO TV

À l’occasion de la Semaine pour l’Unité des Chrétiens du 18 au 25 janvier, les journalistes de KTO TV ont interviewé le P. Michel Fédou sj, professeur de théologie dogmatique et co-titulaire de la chaire de théologie œcuménique aux Facultés Loyola Paris. Ce dernier nous partage une méditation sur le verset « Demeurez en moi comme je demeure en vous » (Jn 15, 4).

« Demeurez en moi comme je demeure en vous » (Jn 15, 4)

Le P. Michel Fédou sj explique qu’il « faut replacer ce verset dans son contexte ». Dans ce chapitre 15 de l’Evangile de Jean, Jésus vient de dire à ses disciples : « Je suis la vigne et mon père est le vigneron ». Et il dira plus loin : « Vous êtes des sarments ».

C’est une question de maturation : pour que les raisons puissent être murs, il faut qu’ils soient vraiment unis à la vigne qu’est Jésus-Christ. Ainsi, il faut que les disciples « soient le plus unis à Jésus. »

Ce verset nous aide à vivre l’œcuménisme

« Dans la mesure où les Chrétiens partagent tous la foi en Jésus-Christ, ce verset les invite à se ressourcer toujours plus dans cette foi. Découvrir comment l’approfondissement dans leur foi en Jésus-Christ et leur union en Jésus-Christ, peut les aider à surmonter les divergences qui existent encore entre eux. »

Un verset qui nous invite à cultiver une vie intérieure

« La vie intérieure passe par la prière, qui nous permet de progresser dans une vraie familiarité avec Jésus. La vie intérieure nous rend également capables de nous retourner vers ce que l’on a vécu, pour pouvoir reconnaitre quel esprit nous a habité. Pouvoir relire une journée ou une semaine, pour découvrir comment nous avons été inspirés par l’Esprit de Jésus, ou non. C’est aussi ce qui nous dispose à être accueillants aux autres et pouvoir nous donner à eux.

Une existence chrétienne sans vie intérieure serait une existence superficielle. Notre vie intérieure est le foyer de notre vie, de notre pensée et de notre action. C’est à partir de ce centre que nous pouvons, à travers tout ce que nous faisons et subissons, être davantage disciples de Jésus. »

La prière du P. Michel Fédou en cette semaine pour l’Unité des Chrétiens

« Nous pouvons prier pour qu’il nous soit donné d’être davantage unis à Jésus. Car Jésus nous dit dans l’Evangile : « Hors de moi, vous ne pouvez rien faire. » Ainsi, comme chrétiens de divers églises et confessions, plus nous serons unis au Christ, plus il nous sera donné de progresser vers la communion ecclésiale, vers l’unité telle que Dieu la désire et par les chemins qu’Il désire. »

Pour aller plus loin

Avec Prie en chemin : du 20 au 25 janvier, Prie en Chemin propose des méditations quotidiennes spéciales en lien avec la semaine de prière pour l’unité des chrétiens ainsi que des chants de différentes traditions chrétiennes.