Le P. Vincent Klein sj partage cette méditation spirituelle en ce premier jour estival, suite aux périodes de confinementet de déconfinement.
Il emporte avec lui les souvenirs de son ascension, entamée six mois plus tôt. Il redit la rudesse de l’hiver, l’impulsion qu’il a prise sur la terre avant de s’élancer au printemps et l’espoir dans son feuillage quand les bourgeons ont fait place à l’éclosion des verts. Il a chanté au rythme des fleurs colorées qui hochent la tête et la dresse vers les cimes.
Heureuse langueur besogneuse où, tout au long de ce printemps bien particulier, se sont tissées dans des chaumières bien isolées, la toile de nos vies. Des mains expertes ont filé le brun de l’ancre, le vert de la sève qui monte, le rouge de la passion, le blanc-sel des larmes, le bleu des matinales et le jaune des caresses divines.
Et voici que l’été ouvre portes et fenêtres. Malhabiles, tels des cannetons qui apprennent la marche ou des oisillons qui osent finalement un périlleux envol, les uns sortent masqués et distants, les autres se découvrent des ailes.
Mais auparavant, nous aurons goûté aux récits des mois vécus et partagés. Enracinés dans cette force qui nous a fait relire le fil des journées égrainées, nous sommes plus que jamais convoqués à en tirer toutes les leçons, mais aussi à garder, telle une mère, « toutes ces choses dans nos cœurs ».
Le jour bientôt lâchera prise. L’athlète se laissera choir dans une détente bienfaisante. Il sera alors temps pour nous aussi d’atterrir. Il nous faudra affronter joie et rudesse de la vie en société, mobile, trépidante parfois et inexorablement tournée vers l’avenir. Mais nous aurons appris à vivre l’aujourd’hui et à y goûter, comme en suspension, l’éphémère Présence d’un souffle divin.
Lire d’autres méditations, éclairages et témoignages dans notre dossier spécial pour “relire le confinement”
